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Rasika Shekar en harmonie avec les «zanfan Moris»
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Rasika Shekar en harmonie avec les «zanfan Moris»
Pour une parenthèse de mauricianisme, dans son répertoire à la fois bollywoodien et world music.
Des «ti la eh, oh la eh» qui résonnent lors du concert de Rasika Shekar. C’était samedi soir, lors du second concert chez nous, de la flûtiste et chanteuse, à l’auditorium Octave Wiehe. Deux concerts organisés par Rama Poonoosamy et l’agence Immedia.
L’artiste a accepté le partage. Et cela a payé. Dans le langage universel de la musique, Rasika Shekar a accueilli sur scène des enfants du pays. Pour une parenthèse de mauricianisme, dans son répertoire à la fois bollywoodien et world music.
Tout de suite après l’entracte, Sylvio Ramalingum et son triangle montent sur scène. «Li mem ti fer tou laranzman mizikal Bam Cuttayen», explique l’organisateur du spectacle. Avant de préciser que Sylvio Ramalingum, avec son épouse Rosie, proposent un accompagnement social et musical à des enfants du Sud de l’île. Ainsi, trois jeunes filles du village de Saint-Martin : Karine Coureur, Anaïs Grandcourt et Milana Lalouette ont repris en choeur Beti, chanson d’amour extraite d’un ballet éponyme, popularisée dans les années 70 par Zul Ramiah. Avant d’enchaîner avec Nu zanfan pei Moris. «Such a joy to share this music», dit à son tour Rasika Shekar.
Dans la même veine patriotique, deux jeunes flûtistes mauriciennes, Elsa Camadoo et Megane Duvergé ont partagé la scène de l’auditorium Octave Wiehe, le temps de Lame dan lame, l’hymne des célébrations des 50 ans de l’Indépendance. Particularité de cette prestation : avant ces deux concerts à Maurice, Rasika Shekar ne s’était pas encore produite avec d’autres flûtistes. Ces surprises mauriciennes se voulaient aussi une touche de nouveauté, par rapport à la première prestation de Rasika Shekar chez nous, il y a deux ans.
Musiques du monde
D’origine indienne, née à Dubaï, élevée aux Etats- Unis, le répertoire de Rasika Shekar se nourrit des musiques du monde. Il emprunte un air de flamenco, Zyryab, au guitariste Paco de Lucia, Il commence la soirée par un air aux accents latino. Les solos de guitare, de clavier et de sitar ressemblent aux passages de témoins entre musiciens des formations jazz. Des musiciens – surtout le trio central : basse, solo, clavier qui regardent en direction du sitar, communiquant beaucoup entre eux durant le concert, par des sourires et des hommages gestuels.
Durant ce tour de world music, Rasika Shekar ne manque pas de revenir à ses racines indiennes. Un clin d’oeil au compositeur A.R Rahman. Un medley d’oldies de Bollywood, dont Pyar hua ikraar hua, extrait du film Shree 420. Ou un tube très récent, Channa mereya, extrait du film Ae Dil Hai Mushkil.
Mais le fort de Rasika Shekar reste le ghazal. Avec ses musiciens, elle sa su installer des ambiances doucement mélancoliques. En y apportant une touche de modernité. Comme ce solo de guitare électrique sur sa reprise d’Ahista Ahista de Jagjit Singh. L’esprit du public ainsi reposé est alors tout disposé à suivre le souffle de l’instrumentiste qui vole, volette et s’envole vers le sommet de son art. Prouvant que son titre de virtuose de la flûte n’est pas usurpé.
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