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Commission drogue: la balle est désormais dans le camp du gouvernement
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Commission drogue: la balle est désormais dans le camp du gouvernement
La rédaction du rapport de la commission d’enquête sur la drogue, présidée par l’ancien juge Paul Lam Shang Leen, est en voie d’être achevée. Selon nos recoupements, le document «volumineux» sera soumis au président de la République par intérim, Barlen Vyapoory, dès cette semaine et annoncé au Conseil des ministres d’ici à vendredi.
À quoi doit-on s’attendre par la suite ? Déjà, des avocats, menés par Raouf Gulbul, se seraient concertés en vue d’une révision judiciaire de la procédure adoptée par la commission. Différentes preuves ont été recueillies contre pas moins de 17 membres du barreau. Les auditions de ces avocats, dont certains proches du pouvoir, ont d’ailleurs permis de faire la lumière sur le modus operandi de certains trafiquants de drogue à l’intérieur de la prison.
«Les membres ont agi en toute indépendance pendant plus de deux ans. Au gouvernement maintenant d’assumer sa part de responsabilité lorsqu’il aura le rapport.»
L’univers carcéral est désormais considéré comme le coeur même du trafic de drogue. Un mode opératoire que les enquêteurs de l’Anti-Drug and Smuggling Unit n’avaient pu décrypter avant la mise sur pied de la commission. La réouverture du procès de l’ex-détenu Joseph Jacharee Bottesoie demeure parmi les recommandations les plus attendues. Ce dernier avait, sous serment, accusé Raouf Gulbul de lui avoir proposé une somme d’argent pour qu’il disculpe Rajen Velvindron. L’affaire remonte à 2001 et c’est Raouf Gulbul qui défendait ce trafiquant de drogue. La réouverture de ce procès serait un coup dur pour le candidat battu des dernières législatives, ce qui explique sa riposte éventuelle contre l’instance.
Outre les avocats, 11 policiers et 18 gardiens de prison risquent d’être épinglés dans le rapport. L’utilisation facile de portables et de cartes SIM à l’intérieur des prisons a aussi été évoquée à maintes reprises. Une partie des recommandations portera donc, entre autres, sur les failles dans la sécurité en milieu carcéral.
Au total, 317 personnes, dont des fonctionnaires, ont été auditionnées devant l’instance depuis le début des travaux le 4 novembre 2015. Toutefois, les témoignages recueillis ne peuvent, en aucun cas, agir comme preuves devant une cour de justice. Ce sera au Premier ministre de décider ce qu’il adviendra des recommandations de Paul Lam Shang Leen et de ses deux assesseurs. Dans l’entourage de ces derniers, l’on fait comprendre que les trois membres de la commission ont rempli leur mission en révélant au grand public les dessous du trafic de drogue à Maurice.
«Les membres ont agi en toute indépendance pendant plus de deux ans. Au gouvernement maintenant d’assumer sa part de responsabilité lorsqu’il aura le rapport.» Sans oublier le fait qu’environ Rs 3 millions ont été décaissées par l’État pour le coût des travaux.
Intelligence Unit de la prison: le malaise s’accentue
<p>La frustration est grandissante au sein de l’Intelligence Unit de la prison depuis l’arrêt des travaux de la commission d’enquête sur la drogue. Cinq officiers de cette unité ont été transférés dans d’autres départements de la prison. Pourtant, le travail effectué par les membres de cette équipe avait été salué par l’ASP Hector Tuyau, surtout dans le sillage des enquêtes de la commission.</p>
<p>Vinod Appadoo, le commissaire des prisons, avait fait comprendre à «l’express» que les transferts étaient temporaires mais un proche du dossier affirme tout le contraire. Notre source soutient que l’unité, communément appelée «24/7», serait en voie d’être démantelée. <em>«C’est grâce au travail fourni par cette équipe que plusieurs saisies ont été effectuées. </em><em>C’est dommage qu’il n’y ait aucune reconnaissance.»</em></p>
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