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Handball: Jason Chellen ne compte pas s’arrêter au titre de champion
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Handball: Jason Chellen ne compte pas s’arrêter au titre de champion
Il a pris du temps pour façonner cette équipe. Et, la récompense est arrivée dimanche 8 juillet, avec le titre de champion de Maurice de handball, le tout premier trophée majeur de l’Association Sportive de Vacoas/Phoenix. L’entraîneur du club, Jason Chellen, nous donne les clés de la réussite.
Elle arrive enfin cette première consécration majeure pour l’ASVP…
Enfin oui ! C’est la consécration d’un groupe qui s’est donné les moyens de ses ambitions. Le président-joueur Nicolas Le Merle court derrière le titre de champion depuis plus de vingt ans. Il s’est entouré de gens qui avaient à cœur d’être sur la même longueur d’onde mais aussi de joueurs avec un gros cœur. Ce groupe a vécu et progressé ensemble depuis des années et quand nous sommes tombés plusieurs fois, nous nous sommes remis en question. On apprend plus dans la défaite, ce ne sont pas que des mots…
Quels sont les sentiments du groupe ?
C’est une immense fierté. Une émotion proche du bonheur. Pour la plupart, c’est le premier titre de champion. Des gars comme Nicolas Le Merle, Pascal Yeung Ying, qui ont beaucoup donné au hand, courent derrière ce titre depuis plus de vingt ans, vous imaginez ?! Pour les frères Pierre, Pascal, Yannick et Benjamin, de même que les frères Larose, Jude et Jan-Patrice, c’est le genre de chose qui consolide la fraternité. Pour des jeunes comme Stephen Louis, Ludovic Vinglassalon, Fabrice Back, Mathieu Marie- Joseph et Cédric Virginie, c’est un nouveau cap qu’ils ont franchi dans leur tête. Et pour les anciens comme Christopher Chung et Johan Sandian, c’est la cerise sur le gâteau. Ce titre nous a tous donné faim de titres… et c’est un euphémisme.
Et, pour vous personnellement, qu’est-ce que ce sacre représente ?
En fait, sans prétention aucune, j’ai quitté l’USBBRH en tant que joueur, il y a une dizaine d’années, parce que les titres de champion de Maurice n’avaient plus de saveur. Je voulais un nouveau challenge et Nicolas et moi, nous nous sommes trouvés à l’époque parce qu’il y a, au sein du club, un noyau du collège Saint-Joseph où nous avons appris les valeurs de la vie. Je voulais me battre pour le titre, quitte à perdre. Parce qu’on apprend plus en démarrant au bas de l’échelle. Le sport est vraiment une école de la vie. Quand tu vois tes joueurs au bord des larmes, à la fin, tu comprends que t’as réussi ta mission. Celle de leur donner du bonheur. Et ça, croyez-moi, ça n’a pas de prix et ça donne une saveur particulière à la mission.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?
Celle de la disponibilité principalement. C’est très rare d’avoir tous les joueurs en même temps pour toutes les séances d’entraînement. Certains, même moi, doivent donner priorité à leur travail et la famille dépendant des jours d’entraînement. Travailler le jeu collectif et améliorer leur technique devient laborieux. Mais chacun fait des sacrifices, comme aller déposer des joueurs à Port-Louis et revenir à Vacoas ou quitter le gymnase de Paillote, aller à Rose-Belle et rentrer à Souillac. Et le résultat est là.
L’ASVP est désormais championne de Maurice. Quels sont les changements qu’un tel statut entraîne dans une équipe ?
Très bonne question dans le contexte de ce groupe. Depuis le début de l’aventure, nous prônons la modestie et une solidarité équivalente à la fraternité. Nous grandissons dans la difficulté. Celui qui a la grosse tête n’a pas sa place dans le groupe. Nous sommes champions, mais ce n’est qu’un titre. On peut se faire battre au prochain match. On garde les pieds sur terre en gardant de plus grands objectifs dans le viseur.
Ce qu’il faut aussi savoir, c’est que nous avons de l’Association sportive de Vacoas-Phoenix que le nom. Nous sommes des «traceurs» qui, quasiment, quémandent des sponsors de gauche à droite pour le fonctionnement du groupe. Le sport à Maurice ne nourrit pas son homme, au contraire, c’est un groupe de passionnés qui le nourrissent. Aucun de nous n’est subventionné. Combien de fois, nous cotisons ne serait-ce que pour acheter un ballon. Et c’est la même chose pour les autres petits clubs de sports collectifs. J’espère que les futurs sponsors ne vont pas nous fermer la porte et nous dire : «Notre budget pour cette année est déjà bouclé» alors qu’eux-mêmes nous avaient dit de revenir la prochaine année. Il y a une vraie mission de devenir de meilleurs citoyens derrière nos projets.
Et la suite, vous l’entrevoyez comment ?
Nous n’avons pas attendu le titre de champion pour avoir des visions. Nous voulons améliorer le groupe pour atteindre nos objectifs et cela passe malheureusement par les finances. Quand t’as des sous, tu peux décrocher la lune, c’est la cruelle vérité. Nous savons d’où nous venons. L’argent ne nous contrôle pas, mais il peut, par exemple, nous aider à aller représenter Maurice à la Coupe des clubs champions à Madagascar en décembre prochain et peut-être une qualification pour l’Afrique. Quand on voit ce qu’on a accompli avec peu de moyens, imaginez le reste…
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