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Fausse alerte à la bombe: la blague qui a coûté cher au policier Conhyedass...
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Fausse alerte à la bombe: la blague qui a coûté cher au policier Conhyedass...
Il n’est pas à sa première plaisanterie. Le constable Kevin Conhyedass, 38 ans, connu comme étant une personne qui aime faire rire son entourage, a déjà joué un tour pendable à un de ses collègues. Mais si jusqu’ici ses blagues étaient sans conséquence, la dernière lui a coûté cher. Il a été suspendu pour bomb hoax – délit pour lequel il a dû s’acquitter d’une caution de Rs 8 000. Depuis sa libération, le policier ne veut être entouré que de son épouse, une fonctionnaire au ministère de la Santé, et de ses parents.
Kevin Conhyedass ne s’attendait pas que la blague qu’il croyait faire, en toute bonne foi, à son amie Senior Corruption Prevention Officer à l’Independent Commission against Corruption (ICAC) l’entraîne aussi loin. Du moins, c’est ce qu’il a déclaré aux enquêteurs peu après son arrestation, mercredi. Dans le passé, le trentenaire, qui a rejoint la force policière il y a 16 ans, a déjà joué un mauvais tour à un de ses collègues. Ce dernier «était un peu gauche et avait du mal à séduire les femmes». Le sachant, Kevin Conhyedass s’est mis à lui envoyer des textos en se faisant passer pour une jeune femme intéressée par le policier.
Kevin Conhyedass a poussé la plaisanterie très loin, jusqu’à donner un rendez-vous galant à son collègue. Ce dernier est tombé dans le piège et, croyant vraiment qu’il plaisait à la femme, il s’est rendu au point de rendez-vous, apportant même des fleurs à celle qu’il croyait pouvoir séduire. Il l’a attendue, en vain. Cependant, les collègues de Kevin Conhyedass avancent que bien qu’il aime bien faire des niches aux gens, lorsqu’il est en service, le trentenaire est très sérieux.
Dans sa déposition, Kevin Conhyedass a argué qu’il ignorait tout de la tenue de la conférence organisée ce jour-là à l’ICAC, dans le cadre de l’Africa Anti-Corruption Day, et qu’il avait simplement voulu taquiner son amie, qu’il connaît depuis plusieurs années pour avoir été à la Police Training School avec elle. Et bien que cette dernière, mariée et habitante de Floréal, ait quitté la force policière pour rejoindre l’ICAC, ils sont restés en contact.
La Senior Corruption Prevention Officer, âgée elle aussi de 38 ans, est très embarrassée par la situation. Car ce n’est qu’après avoir donné sa déposition à la police de Moka à propos de l’alerte à la bombe qu’elle a appris que c’était son ami qui lui avait fait cette mauvaise blague. Elle est retournée à la police pour donner un statement et notifier que ce n’était qu’une blague de son ami.
Mercredi, vers 13 heures, la jeune femme a reçu un texto disant : «Bonjour, est-ce que vous travaillez bien à l’ICAC ?», suivi d’un autre message évoquant la présence d’une bombe dans les toilettes des femmes. Elle a aussitôt alerté ses supérieurs et cela a été le branle-bas de combat dans les locaux de l’ICAC, mettant abruptement fin à la conférence qui s’y tenait. Pendant deux heures, les artificiers de la police ont fouillé les toilettes ainsi que les locaux. Sans jamais tomber sur un engin explosif.
Le nombre d’appels anonymes en hausse
<p style="text-align: justify;">Ces deux derniers mois, le nombre d’appels anonymes d’alertes à la bombe enregistré a augmenté. C’est ce qu’indique une source auprès de l’IT Unit de la police à «<em>l’express»</em>. Selon notre interlocuteur, il s’avère que des plaisantins sont derrière ces appels.<em> «Jusqu’à présent, aucune menace n’est fondée.» </em>Pour retracer les appels, les officiers utilisent deux moyens, soit le numéro enregistré d’un téléphone, soit une antenne-relais, pour connaître le lieu exact du plaisantin.</p>
Le niveau de sécurité rehaussé
<p style="text-align: justify;">La fausse alerte à la bombe au sein de l’ICAC n’a pas laissé insensible la direction. Le niveau de sécurité a été rehaussé autour de l’enceinte. Chaque entrée et sortie y est contrôlée. Idem pour les employés. C’est l’Intelligence Team de l’ICAC qui a identifié l’auteur de l’alerte en deux heures. Elle a immédiatement donné l’information au CID de Moka.</p>
Rs 1 Million
<p>C’est le montant de l’amende dont peut écoper l’auteur d’un message faux et frauduleux, selon la loi. Aussi prévu un emprisonnement ne dépassant pas cinq ans.</p>
Les autres cas
15 juin 2018: C’est le Bagatelle Mall of Mauritius qui a été ciblé. Une lettre faisant état d’une d’attaque à la bombe a été envoyée à la direction du centre commercial. Toutefois sur place, policiers et éléments de la Special Mobile Force (SMF) n’ont rien trouvé de suspect.
14 juin 2018: Les employés de la municipalité de Port-Louis ont évacué d’urgence le bâtiment suite à une alerte à la bombe. La police de Pope Hennessy et les éléments de la Bomb Disposal Unit ont été dépêchés sur place. Les recherches n’ont rien donné.
13 juin 2018: Une lettre faisant mention d’une bombe a cette fois été envoyée à la municipalité de Quatre-Bornes. Le bâtiment est évacué. Des policiers, des éléments du Groupe d’intervention de la police mauricienne et des chiens renifleurs sont sollicités. Aucun dispositif n’est retrouvé.
6 juin 2018: Un mail contenant des menaces est envoyé à la rédaction de La Sentinelle Ltd après que le groupe de presse a pris position lors de la marche des Fiertés. L’auteur désigne Caudan comme cible. D’autres centres commerciaux, hôtels, endroits publics sont également menacés.
28 septembre 2017: Une lettre manuscrite, expédiée de la poste de Ducray est adressée à un sergent du poste de police d’Abercrombie. Celle-ci fait état de trois attaques à la voiture piégée. Les cibles: une station-service à Plaine-Verte, ainsi que les bâtiments de la Mauritius Revenue Authority et de la National Transport Authority , à Port-Louis.
30 mai 2016: «Vous n’êtes plus en sécurité ici. On va vous massacrer. État Islamique». C’est ce qui a été écrit sur les murs de l’ambassade de France et de l’hôtel St-Georges. Après des graffitis sur le mur, des malfrats portant des capuchons sont revenus pour tirer des coups de feu en direction de l’ambassade et de l’établissement hôtelier.
15 août 2011: Un préposé affecté au ministère de la Sécurité sociale reçoit un appel téléphonique. Une voix d’homme au bout du fil l’informe qu’une bombe placée dans le bâtiment va exploser d’un moment à l’autre. Il pensait qu’il s’agissait d’une plaisanterie jusqu’à ce que la réceptionniste reçoive un appel similaire. Le bâtiment a été évacué. La police de Pope Hennessy et les services de déminage ont été sollicités.
10 août 2011: Les fonctionnaires de la New Customs House, bâtiment de la douane dans l’enceinte du Port, ont été évacués de leurs bureaux suivant une alerte à la bombe. Les démineurs de la Special Mobile Force n’ont rien trouvé.
8 août 2011: Autre bâtiment public à faire les frais d’un plaisantin est celui de la Mauritius Revenue Authority (MRA), à l’Ehram Court, à Port-Louis. Une lettre anonyme est adressée au directeur général, Sudhamo Lal, faisant état de la présence d’une bombe. Le 9 août, une équipe de déminage a passé au peigne fin les locaux de la MRA. Rien de suspect n’a été retrouvé.
5 septembre 2003: La direction du collège Lorette de Port-Louis a reçu un appel anonyme, signalant une alerte à la bombe. Alertés, la police et la Special Mobile Force ont passé le collège au peigne fin.
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