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Agences matrimoniales: jusqu’à ce que le fric, le CV et les préjugés vous séparent

22 juillet 2018, 20:30

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Agences matrimoniales: jusqu’à ce que le fric, le CV et les préjugés vous séparent

Ils sont de plus en plus nombreux - femmes et hommes de tous âges - à se tourner vers des agences matrimoniales pour trouver l’âme sœur. Même si ces «entreprises» avancent qu’elles ne font que la moitié du boulot et qu’elles ne promettent pas, au final, que cela puisse aboutir à un mariage heureux, certains n’hésitent pas à tenter leur chance. Pour lever le voile sur leur mode de fonctionnement, nous nous sommes rendus dans une agence, à Eau-Coulée, Curepipe.

Celle-ci se situe dans une allée sombre et sale, l’enseigne est à peine visible. Bon, pour rencontrer la «gérante», il faut prendre rendez-vous, elle nous a posé un lapin. «Ou bizin téléfoné, lerla li vini», affirment ceux qui la connaissent. Nous décidons de l’appeler, pour trouver «un mari».

Avant d’obtenir un rendez-vous, galant, cette fois, il faut débourser Rs 2 500, représentant les frais d’inscription pour une année et pour devenir officiellement membre du club des «roder mari». «De là, nous organisons une première rencontre. Dimounn ki pé rod enn partner-la dialog ek nou, li dir nou ki bann zafer li pe rodé. Ki kalité dimounn li lé, dan ki domenn li pe rodé tousala», souligne la gérante.

Toutes les personnes qui se font enregistrer doivent se munir de leur carte d’identité et de leur… CV, histoire de montrer le niveau d’éducation qu’elles possèdent. «Zot bizin donn nou enn foto ousi.». Les photos sont alors placées dans des albums, oui, oui. «Dès que vous payez les Rs 2 500, vous pouvez aussi regarder les photos des personnes qui sont déjà des membres

Puis, si quelqu’un vous a tapé dans l’œil ou dans quelque autre partie du corps, une première rencontre est organisée avec celle-ci. «Lors de cette rencontre, vous pouvez également emmener vos parents avec vous.» Si les choses se passent bien, si maman et papa donnent leur bénédiction, les deux cœurs esseulés peuvent échanger leur numéro de téléphone pour, éventuellement, se fixer d’autres rendez-vous.

«Ou koné komié dimounn finn vinn isi ek finn alé satisfé ?»

Attention, toutefois, ne vous faites pas trop d’illusions. «Mo pa garanti maryaz mwa. Zot kapav koumans par fer kamarad, gété si zot adapté.» De plus, précise la patronne de l’agence matrimoniale, il se peut que l’on trouve le prince charmant en personne. L’agence, elle, existe depuis 12 ans déjà. «Ou koné komié dimounn finn vinn isi ek finn alé satisfé ?»

Qui plus est, souligne notre interlocutrice, qui n’a pas sa langue dans sa poche, ce sont des «high profile persons» qui se tournent vers elle. À en croire une annonce publiée dans un quotidien, il n’y a que des médecins, avocats, managers ou comptables, entre autres, qui cherchent des femmes ou des maris avec qui passer du bon temps ou leur vie…

«Il y a également des Mauriciens qui habitent à l’étranger, qui veulent trouver une femme mauricienne et vice-versa…» De là où ils sont, ces Mauriciens d’ailleurs choisissent le type de profil qui leur correspond. «Zot swazir dapré travay, relizion, plizir fakter

Est-ce à dire qu’on est condamné à rester sur le carreau si on n’a pas les bonnes qualifications ou si on vénère le mauvais dieu ? «Zamé enn garson inn vinn rod enn fam au foyer par exanp. Bann madam ousi rod bann misié ki éna bon plas travay

Il faut ajouter que l’agence, au dire de la gérante elle-même, est approchée par des personnes fortunées, essentiellement. «Bizin normalman ena kas pou ou kapav vinn la, non ?»

Pour ceux qui sont fauchés, c’est donc foutu. Il faudra compter sur le destin, le hasard et les autres entremetteurs si vous voulez trouver votre moitié.