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Incident impliquant le ministre Sesungkur: l’heure du «nettoyage» pour le Premier ministre?
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Incident impliquant le ministre Sesungkur: l’heure du «nettoyage» pour le Premier ministre?
Sudhir Sesungkur sera-t-il sanctionné ? En tout cas, même dans le camp de la majorité, l’on se désolidarise du ministre des Services financiers et de la bonne gouvernance après l’incident à Sébastopol, ce week-end, où il aurait giflé un cameraman.
«Si tout ce que le plaignant raconte est vrai, Sudhir Sesungkur doit partir», affirme catégoriquement une source à l’Hôtel du gouvernement. Celle-ci est, du reste, d’avis que le moment est venu de procéder à «un nettoyage qui devrait aider pour la crédibilité de Pravind Jugnauth».
«Encore une fois, un incident impliquant un membre du Cabinet vient saper le travail du Premier ministre.»
Qu’à cela ne tienne, rentré au pays hier matin, lundi 23 juillet, le Premier ministre a réuni ses ministres et députés dans l’après-midi au bâtiment du Trésor pour une réunion à la veille des travaux parlementaires. Le Premier ministre, agacé par ce nouveau scandale, aurait fait part de son mécontentement au ministre concerné. «Encore une fois, un incident impliquant un membre du Cabinet vient saper le travail du Premier ministre», commente un député de la majorité.
La frustration gagne ainsi le camp du gouvernement d’autant plus que ce n’est pas la première fois que «l’action du ministre des Services financiers reste impunie». Allégations de détournements de fonds, harcèlement sexuel et maintenant agression, sans oublier les critiques concernant la gestion de son propre ministère secoué par les scandales, on estime la coupe pleine au gouvernement.
«Il est temps pour le Premier ministre de prendre des ‘bold actions’ même si cela comporte des risques de provoquer des démissions et éventuellement une partielle.»
Mais il n’y a pas que Sudhir Sesungkur qui est montré du doigt. Les frasques de plusieurs ministres et députés sont aussi décriées. Showkutally Soodhun, Raj Dayal, Prem Koonjoo, entre autres, ne feraient pas l’unanimité parmi leurs collègues. Tandis qu’un autre chaud dossier attend le PM : la menace de démission d’un membre important du MSM. Ce dernier aurait déjà fait part de ses intentions au ministre mentor, sir Anerood Jugnauth. Reste à voir la réaction de Pravind Jugnauth.
«Il est temps pour le Premier ministre de prendre des ‘bold actions’ même si cela comporte des risques de provoquer des démissions et éventuellement une partielle», estime un ministre. «Des permutations au sein de son Cabinet ministériel sont plus que nécessaires pour montrer sa capacité à trancher et qu’il ‘means business’», ajoute cette même source. L’on dit craindre qu’une absence de sanctions ne fasse perdre des points au chef du gouvernement qui conserve une bonne image dans le pays jusqu’ici.
Au sein de la majorité ainsi que dans l’opposition, le Premier ministre est attendu au tournant. «Il faut que l’enquête soit faite en toute transparence et qu’il n’y ait aucune perception de cover-up», réagit XavierLuc Duval. Quelle sera justement la réaction du Premier ministre ? Va-t-il attendre la fin de l’enquête policière ou agira-t-il avant ?
Le CCID s’est saisi de l’affaire
<p>Rasesh Ramprosand s’est rendu hier, lundi 23 juillet, dans le temple de Sébastopol où l’incident avec le ministre Sesungkur s’est produit. Ce cameraman a montré aux enquêteurs du Central Criminal Investigation Department (CCID) où il se trouvait lorsque le ministre lui aurait demandé de bouger parce qu’il le gênait. C’était lors d’un mariage.</p>
<p>Dimanche, Rasesh Ramprosand, 27 ans, un habitant de Brisée-Verdière, cameraman qui travaille à son propre compte, avait accusé le ministre de l’avoir giflé alors qu’il filmait le mariage de la fille de Hansraj Sobrun, conseiller du village de Sébastopol. La police de Montagne-Blanche avait été alertée.</p>
<p>Hier, face aux limiers du CCID, le cameraman a aussi indiqué où il a été giflé, à l’extérieur du temple. C’était, a-t-il expliqué, lorsque le garde du corps du ministre lui avait demandé de sortir pour parler de la situation.</p>
<p>Toute cette situation aurait tourné au vinaigre lorsque le ministre n’aurait pas apprécié que le cameraman se mette en face de lui. C’est du moins ce qu’affirme ce dernier. <em>«Mo’nn vinn get mariaz ou lédo dimounn»</em>, aurait lancé le ministre. Le cameraman lui aurait alors fait comprendre qu’il allait se déplacer dès qu’il aurait fini avec sa prise de vues. Et c’est là que le VIPSU du ministre aurait demandé à Rasesh Ramprosand de sortir pour discuter.</p>
<p>Par la suite, allègue-t-il, le ministre l’a giflé. Et aurait quitté la cérémonie en quatrième vitesse…</p>
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