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EIles ont du métier- Ganga Reddy, 72 ans: les choux d’une chouette dame

28 juillet 2018, 23:00

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EIles ont du métier- Ganga Reddy, 72 ans: les choux d’une chouette dame

Elle est assise par terre, sa «tant bazar» lui tient compagnie. À l’intérieur, des choux. Ganga Reddy, 72 ans, est prête à poireauter là, pendant quelques heures, le temps de trouver des clients. Pas de «figir margoz» qui tienne. «Lavi li fasil li, bizin konn amenn li.» Balade dans son jardin où elle cultive les souvenirs, l’optimisme, la bonne humeur et quelques légumes.

Elle a tout fait : laboureur, travailleuse d’usine, employée de maison. En ce moment, elle est «commerçante». Enfin, elle rend service à une amie qui a un problème. «Mo pé vann so lisou. Mo kontan ed dimounn mwa.» C’est chou. Ce qu’elle y gagne ? Le sentiment d’accomplir une bonne action, quelques roupies et «enn distraksion» surtout.

Voyez-vous, Ganga n’est pas du genre à laisser couler, elle aime être active. Elle l’a toujours été. Elle déteste l’oisiveté. Quand elle n’est pas en train de vendre des choux, elle est dans son jardin chez elle, à Palma. «Mo plant kotomili, léti, pima, poiro, ditin.» Pour sa propre consommation. Car avec sa pension et deux-trois services rendus, elle gagne environ Rs 6 300. «Mo korek mwa, mo viv bien.»

Ses journées bien remplies démarrent à 1 h 30… Elle va dire bonjour à ses légumes, avale une tasse d’eau chaude, «fer louvraz», alors que le soleil est toujours couché. «Mo répoz enn tigit ankor lerla mo largé…» Commence alors la grande vadrouille quotidienne. Parfois, elle va faire les magasins, rendre visite à ses trois enfants et cinq petits-enfants, se rend chez ses «potes», dont un psychologue, un psychiatre et un travailleur social, histoire de faire un brin de causette. Sinon, elle aime bien grimper dans le bus, aller là où le vent la mène, assister à des causeries.

Il lui arrive également de se rendre à la plage, la mer, elle aime bien. Parfois, elle se contente de rester plantée devant le petit écran. Ce qu’elle aime, ce sont les documentaires et reportages sur les plantes. Sa culture, c’est celle du «bizin trasé pou rési». Des projets, elle n’en a pas vraiment. On se sait jamais de quoi demain sera fait, «sirtou kan inn ariv mo laz».

Un jour, elle ira rejoindre son époux, là-bas, dans le jardin éternel. En attendant, elle compte bien profiter de «lavi douce», ici-bas, avec ses légumes.