Publicité

Djuneid Dulloo: Back to the roots

21 août 2018, 02:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Djuneid Dulloo: Back to the roots

Mise en bouche: une photo de bwat lasir rouz, postée sur les réseaux sociaux. C’est ainsi que Djuneid Dulloo, plasticien mauricien installé à Berlin, en Allemagne, expliquait qu’il était en résidence artistique, du 2 au 16 août, au Long Beach Hotel, à Belle-Mare. Il est représenté par la plateforme artistique The Third Dot.

«Je voulais utiliser des matériaux liés spécifiquement à Maurice, à la culture, l’enfance, les souvenirs. J’ai grandi avec l’odeur de la cire et sa couleur rouge», explique-t-il. Texture et couleur figurent dans l’une des œuvres que Djuneid Dulloo a créée durant ce séjour dans un 5-étoiles. Mais ne cherchez pas le rouge brut dans ce tableau grand format. Il n’est que l’une des nombreuses couches de couleur de cette œuvre qui tente de capturer l’essence de la nuit à la plage, baignée dans la lumière mauve du crépuscule. «La lumière à Maurice est unique, surtout au moment de la transition entre jour et nuit», insiste-t-il. Ce tableau est aussi, explique le plasticien, un clin d’œil au peintre abstrait américain Mark Rothko, connu pour ses rectangles de couleurs lumineuses. «Au mois d’avril, j’étais au Tate (NdlR, Tate Modern, galerie d’art moderne à Londres) et j’y ai vu plusieurs de ses œuvres.»

Si «en général dans l’atelier», Djuneid Dulloo produit des séries en y intégrant «tout ce que vous pouvez imaginer», sa démarche artistique, durant cette résidence, a été conditionnée par d’autres facteurs. L’espace évidemment – celui d’un hôtel de plage – et l’environnement. Ainsi, le sable et l’eau salée ont trouvé leur place dans l’une des compositions. «La peinture mélangée à de l’eau salée c’est symbolique de mes racines.» Si le thème de l’exposition des œuvres produites durant ces deux semaines est Executive suite, Djuneid Dulloo précise : «Cela ne fait pas référence à une chambre, mais à une suite de compositions réalisées à l’hôtel. Une résidence sert aussi à se laisser porter par l’endroit, les ambiances.» Ce qui donne un ensemble d’œuvres «assez différentes les unes des autres».

Durant son séjour, le plasticien n’est pas resté uniquement entre les murs de l’hôtel. Une balade au bord de la jetée à Case Noyale a donné un portrait d’enfant où la couleur dominante est le noir. Une création «spontanée et très active», comparé au travail «plus réfléchi» qu’il conçoit en atelier.

De retour à Berlin, il va retrouver la série Luxe calme et volupté, en référence à Baudelaire.«On sait qu’à Maurice, tout n’est pas luxe, clame et volupté. C’est un titre ironique.» Le principe : une recherche d’images liées à Maurice, que ce soit des photos d’époque, des archives, des lithographies, des photos de voyageurs. Le tout mélangé avec des photos contemporaines. Ce sont des compositions digitales sur lesquelles il lui arrive d’intervenir. «Ce n’est pas un travail d’illustration chronologique, mais de faire comme le remix d’une chanson.