Publicité
Pharmacies privées: ce qui va bientôt changer
Par
Partager cet article
Pharmacies privées: ce qui va bientôt changer
Pallier les manquements dans la distribution de produits pharmaceutiques. Surtout ceux figurant dans la Dangerous Drugs Act. C’est l’un des objectifs du ministère de la Santé. Notamment à travers un inspectorat indépendant, une National Medical Registration Authority (NMRA) ou encore un Code of Practice destiné aux pharmaciens.
Si la réforme de la régularisation des pharmacies du privé a déjà été enclenchée, le rapport de la commission d’enquête sur la drogue vient toutefois jeter la lumière sur certains manquements…
° Inspectorat indépendant
«Un inspectorat constitué de membres du Pharmacy Council ainsi que du Pharmacy Board est en gestation», explique un membre du Pharmacy Board. L’instance régule les pharmacies et les produits pharmaceutiques vendus.
Actuellement, les inspections sont faites par des membres
du Pharmacy Board ainsi que du ministère de la Santé et de l’Anti-Drug & Smuggling Unit quand le besoin se présente. «Il n’est pas normal que le Pharmacy Board inspecte les pharmacies mais que ce soit le Pharmacy Council qui prenne des sanctions», déplore une source du Pharmacy Board.
Mais le rapport Lam Shang Leen, rendu public vendredi 27 juillet, tape encore plus fort. Pour les assesseurs, il faudrait un inspectorat complètement indépendant. Une recommandation que Faizal Elyhee, Chairman du Pharmacy Council, accueille favorablement. «On croit dans un inspectorat indépendant et entièrement dévoué à l’inspection des pharmacies. Elles se feraient sur une base régulière», dit-il. D’ailleurs, le rapport Lam Shang Leen avance que les inspections n’ont lieu que deux fois par an et qu’elles ne sont qu’une formalité.
° Mise sur pied d’ une National Medical Registration Authority
Autre changement en vue : la mise sur pied d’une NMRA. Le ministère de la Santé travaille, en effet, sur une super-autorité qui aura un droit de regard sur la profession et sur le commerce. «Cela va prendre un peu de temps, mais le fonctionnement sera vraiment state of the art. D’ailleurs, l’autorité sera peut-être chapeauté par le bureau du Premier ministre», souligne-ton au Pharmacy Board.
Cette autorité supervisera toutes les activités liées à la distribution de produits pharmaceutiques. Elle fournira un cadre régulateur, ainsi qu’à la profession.
Avec la mise sur pied du Pharmacy Council, complètement opérationnel depuis novembre dernier, le cadre régulateur de la profession est appelé à être constitué. D’ailleurs, depuis la mise sur pied du conseil, un examen de sortie pour les étudiants en pharmacie qui ont terminé leur année obligatoire de Pre-Registration a été mis en place en début de cette année. En sus, un programme de Continuous Professionnal Development est désormais obligatoire pour les pharmaciens pour que leurs licences soient renouvelées.
° Code of Practice
Le plus important, néanmoins, c’est le Code of Practice destiné aux pharmaciens. Celui-ci est en phase de finalisation. «Nous venons de terminer les consultations avec le State Law Office. Nous espérons être prêts vers la fin de cette année», indique Faizal Elyhee.
° Pharmaciens propriétaires ou copropriétaires de pharmacies
Un gros manquement sera abordé dans les semaines à venir : les propriétaires de pharmacie qui ne sont pas des pharmaciens. Le Pharmacy Council compte demander des rencontres officielles avec les autorités concernées. Selon le rapport Lam Shang Leen, 60 % des pharmacies n’appartiennent pas à des pharmaciens de profession.
Ce qui est un problème puisque les propriétaires exercent une influence sur les pharmaciens, qui sont en fait des employés. Les parties prenantes tirent la sonnette d’alarme. «Nous avons eu pas mal de cas où les pharmaciens sont forcés par les propriétaires à faire des choses qui ne sont pas acceptables. Surtout que ce sont les pharmaciens qui sont responsables des manquements», fait ressortir Faizal Elyhee. Selon la loi, ils sont, en effet, chargés de garder les dossiers et de contrôler la vente des produits figurant dans la Dangerous Drugs Act.
Autre son de cloche du côté de Siddique Khodabaccus, président de la Small and Medium Pharmaceutical Importers Association. «Il n’est pas possible de ne donner des permis qu’aux pharmaciens de profession car il faut environ Rs 3 millions pour ouvrir une pharmacie», lâche-t-il.
Les parties prenantes du secteur suggèrent, donc, un contrat entre pharmaciens et propriétaires. «Il faut qu’ils soient propriétaires à titre égal même si l’un apporte un peu plus de funding et que l’autre amène plutôt son diplôme et ses compétences», propose Siddique Khodabaccus. Une suggestion que soutient Faizal Elyhee.
Salaire de Rs 25 000 à Rs 30 000
<p>Siddique Khodabaccus s’insurge aussi contre les conditions de travail des pharmaciens. <em>«Un pharmacien à Maurice gagne entre Rs 25 000 et Rs 30 000»</em>, fait-il valoir. Ce qui, selon lui, est bien en dessous de ce qu’ils devraient percevoir après cinq ans d’études. Surtout qu’une pharmacie a impérativement besoin d’un pharmacien pour recevoir une licence.</p>
<p><em>«Pour l’instant, on paie ce salaire parce que les pharmaciens ont un ‘retention fee’ pour l’utilisation de leur ‘degré’ pour recevoir une licence. Mais il faut aussi un ‘professional fee’»,</em> poursuit le président de la Small and Medium Pharmaceutical Importers Association. Il réclame un <em>«remuneration order»</em> pour les pharmaciens.</p>
<p>Dans les milieux concernés, l’on fait ressortir qu’une meilleure rémunération est essentielle pour dissuader les pharmaciens d’être impliqués dans des activités douteuses.</p>
En chiffres
<p>528 pharmaciens sont enregistrés à Maurice.</p>
<p>37 pharmaciens sont employés par le ministère de la Santé. 384 pharmacies sont enregistrées à travers l’île.</p>
<p>39 d’entre elles sont des grossistes.</p>
Publicité
Les plus récents