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Industrie porcine: des mesures pour booster la production

26 août 2018, 13:53

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Industrie porcine: des mesures pour booster la production

Tout est bon dans le porc, dit-on. Pour booster la production porcine, la Banque de développement (DBM) vient tout juste de rayer les emprunts de 303 éleveurs pour un montant de Rs 71 millions. 

Plusieurs de ces éleveurs, maintient un cadre de la banque, avaient des difficultés à rembourser leurs dettes contractées depuis 2007 pour plusieurs raisons, notamment la maladie qui a décimé des cheptels. Cependant, à la DBM, l’on explique qu’ils pourront continuer à bénéficier du plan réservé aux agriculteurs et aux éleveurs avec un taux d’intérêt de 3 %. 

Outre l’annulation de l’emprunt pour 303 éleveurs, un préposé du ministère de l’Agro-industrie annonce une série de mesures pour encourager le secteur porcin. Le ministre Mahen Seeruttun indique que suivant plusieurs réunions du Select Committee qu’il a mis sur pied et qui comprend des éleveurs, le gouvernement a pris certaines décisions. «Nous leur apportons tout notre soutien pour améliorer leur production et pour qu’ils fassent le marketing de leurs produits. Plusieurs de ces mesures sont déjà en vigueur», dit-il. 

Ferme intégrée

Dans la région d’Argy, à Flacq, une salle a été aménagée spécialement pour permettre aux éleveurs de découper du porc. Une salle similaire sera construite à Bambous pour les éleveurs de St-Martin. Toujours à St-Martin, les travaux débuteront sous peu pour améliorer le système d’évacuation des eaux usées. 

Selon nos informations, le ministère travaille sur un plan pour une ferme intégrée dans cette région de l’Ouest avec une partie du site consacrée à l’agriculture bio. Un expert du Bénin a déjà fait des recommandations au ministère. 

Pour ce qui est de la nourriture et pour une meilleure qualité de la viande, le ministre, ajoute notre interlocuteur, a découragé les éleveurs à nourrir les porcs avec les restes des repas en provenance des hôtels. En contrepartie, ils bénéficient d’un subside sur l’achat des aliments. 

Par ailleurs, la Mauritius Meat Authority prépare un plan pour aider les éleveurs à transférer leur bétail à l’abattoir et pour la vente. Plusieurs formules sont à l’étude, comme par exemple mettre un véhicule à leur disposition jusqu’à l’élevage pour récupérer les bêtes ou leur accorder une allocation de transport. 

Demande grandissante

Enrico Milazar, charcutier et éleveur de porc, a une entreprise à St-Martin depuis 15 ans, et ses produits sont également disponibles à Baie-du-Tombeau. Il a su profiter des différents avantages offerts par le gouvernement. Depuis quelque temps, note-il, il y a une grande demande pour le porc et autres produits dérivés. D’où la motivation qui le pousse à investir personnellement et financièrement dans ce secteur. Son cheptel varie entre 75 et 150 bêtes dépendant de la saison. 

C’est un changement de mœurs, selon lui, qui pousse les Mauriciens à consommer plus de porc. «Je suis le fournisseur de plusieurs supermarchés qui désormais commercialisent du porc. Autrefois, il fallait se rendre au marché pour en trouver», souligne-t-il. 

Cependant, les éleveurs mauriciens ont du mal à écouler leurs produits dans des hôtels ou autres résidences luxueuses. Les hôteliers, nous explique-t-on, n’achètent que certaines parties de la carcasse. De plus, la viande doit être de bonne qualité, ce qui n’est pas toujours le cas avec le porc produit localement. Ils se tournent donc vers des produits importés. 

Gros investissement

Les chiffres disponibles auprès de Statistics Mauritius font état d’une importation de 52 tonnes de viande de porc ou de produits dérivés en 2017. Le principal pays fournisseur de ces produits est la France, avec Rs 38,7 tonnes. Pour quelle raison les éleveurs n’arrivent-ils pas à produire pour satisfaire la demande des hôtels ? 

«Pour avoir du porc de bonne qualité comme exigé par des hôtels, il faut assurer une bonne alimentation qui coûte cher. Un gros investissement est donc nécessaire, mais nous ne pourrons pas concurrencer les éleveurs étrangers car leur coût de production est plus bas», précise Enrico Milazar. 

Toutefois, depuis quelque temps, remarque-t-il, plusieurs éleveurs ont changé leur mode de production. Ils misent plus sur la viande de qualité supérieure. «C’est du porc avec moins de gras et l’odeur est moins forte», dit-il. N’empêche que quelquefois les aliments de bonne qualité se font rares sur le marché. De plus, ils font face à des concurrents qui vendent leurs produits moins cher car de qualité inférieure.