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Bruno Julie loin d’être K.-O. dix ans après sa médaille olympique

26 août 2018, 20:42

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Bruno Julie loin d’être K.-O. dix ans après sa médaille olympique

Ses gants à lui, Bruno Julie les a rangés en 2012. L’ancien boxeur est le premier et seul Mauricien à avoir jamais décroché une médaille aux jeux Olympiques. Le 18 août 2008, il remportait son match contre le Vénézuélien Héctor Manzanilla Rangel, s’assurant la troisième marche du podium… Dix ans après, que fait-il ?

 
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Aujourd’hui âgé de 40 ans, l’ancien athlète s’investit dans l’entraînement des jeunes qui partagent sa passion. C’est à Trèfles qu’il a pris ses quartiers depuis deux ans. Et depuis cette année, il est aussi l’entraîneur national des jeunes de moins de 15 ans au Pôle espoir, un rêve longtemps attendu.

«Je pense que c’est important de partager ses connaissances avec les plus jeunes, peu importe la discipline», explique le coach. Il s’agit aussi pour lui d’un moyen de garder contact avec la boxe et de moins regretter d’avoir laissé passer sa chance.

L’athlète émérite cumulait déjà plusieurs victoires à son palmarès lorsqu’il a remporté sa médaille aux jeux Olympiques, en 2008. Pas étonnant qu’à son retour à Maurice, les offres d’emploi des États-Unis, de France, et d’Angleterre se succédaient. Sauf qu’en tant que patriote et pensant qu’il sera traité à sa juste valeur, il les a refusées.

Les années de gloire derrière lui, le père de deux enfants, Danilo et Olympia, ne cache pas que s’il pouvait revenir en arrière, il aurait accepté l’une d’elles. «La vie aurait été différente. Peut-être même qu’aujourd’hui j’aurais des gardes du corps», plaisante-t-il.

Mais maintenant qu’il fait partie de la fédération de boxe de Maurice en tant que coach, il compte bien apporter encore une fois sa pierre à l’édifice. D’ailleurs, à ce sujet, il révèle que son rêve, réactualisé, est qu’il puisse contribuer à l’émergence d’autres boxeurs de haut niveau, capables de briller aux jeux Olympiques. «J’espère qu’un autre athlète pourra atteindre ce que moi je n’ai pas pu. C’est-à-dire, ramener une médaille d’or olympique», sourit-il. Et aussi éloigner les jeunes des fléaux de la société.

Sa rigueur combinée à la discipline de ses élèves lors des entraînements est bon signe.  Cependant, ce n’est pas un travail qu’il peut abattre seul. À l’instar de nombreux sportifs, Bruno Julie déplore l’encadrement donné aux jeunes athlètes. «Il faut [leur] laisser la chance de réussir et les soutenir davantage», insiste-t-il. D’expliquer que si un athlète remporte des titres, il ne faudrait pas que Maurice se repose sur ses lauriers mais l’encourage et l’aide plutôt à entreprendre des stages avancés dans d’autres pays afin qu’il repousse ses limites, comme cela se fait ailleurs.

Puis, un sportif, poursuit-il, doit pouvoir se consacrer à sa discipline comme tout autre travail. «Allowance pa sifi.» Malgré les obstacles, il n’est pas résigné et garde espoir. Surtout en ses jeunes, qu’il affectionne et qui semblent reconnaissants de l’avoir comme coach.

Parmi eux, sa fille de neuf ans, Olympia, pas plus haut que trois pommes, qui suit les traces de son papa...