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David Lagesse: «Si demain les abeilles n’existent plus, nous n’aurons plus de nourriture»
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David Lagesse: «Si demain les abeilles n’existent plus, nous n’aurons plus de nourriture»
David Lagesse est le fondateur d’Art Lab et du «Bee Life Project», lié au cluster social de sa compagnie SBR Events Ltd, créée en 2017. Art Lab est un studio d’art ouvert au public, désirant donner du temps à des activités extrascolaires ou extra-professionnelles pour développer le sens de créativité et améliorer les techniques des participants. L’un de ses projets en gestation est Bee Life, qui vise à favoriser la conservation des abeilles et de l’environnement.
Art Lab propose l’expression artistique mais il y a aussi d’autres valeurs. Il y a ici des objets de récupération. D’où viennent-ils?
Ils sont en partie venus d’un besoin de meubler Art Lab. Le challenge étant de faire celui-ci avec le moins de frais possible et de façon écologique. L’idée était de rendre le lieu intrigant, créatif et aussi montrer ce qui était faisable en utilisant notre imagination pour revaloriser des objets délaissés. On peut dire que c’est de l’upcycling.
«L’abeille a un fonctionnement important dans l’environnement. Elles servent à la pollinisation de 90 % des plantes, ce qui nous permet d’avoir nos fruits et légumes.»
On trouve ici des objets dont on s’est débarrassé : des palettes, des pneus, entre autres. Le public est-il intéressé à imiter cette façon de faire?
J’ai souvent eu des visites de personnes voulant en savoir plus sur la fabrication des meubles, certains montrant même un intérêt pour en commander ou en acheter. Ma réponse est que je suis là pour les aider à créer et que je préfère que la personne qui est à la recherche ait l’option de fabriquer l’objet de ses propres mains. Les objets de récupération créent peut-être un intérêt certain.
Il y a une volonté d’aller vers les jeunes et les enfants. Pourquoi?
Art Lab existe depuis 2017. À son ouverture, il y a eu une grande demande pour permettre aux enfants de s’adonner à l’art. J’ai donc travaillé dans l’optique de créer un environnement pour les accueillir. Cette démarche m’a mené en partie vers l’art public.
Par conséquent, je me suis mis à travailler avec des écoles et c’est là qu’est né le Bee Life Project cette année. Ce projet vise à trouver des solutions par rapport aux discussions sur l’environnement. Plus spécifiquement sur le rôle des abeilles dans l’environnement et l’utilisation du projet Bee Life pour développer des projets sociaux qui peuvent démultiplier les sujets de l’environnement et de la vie en communauté.
«Art Lab existe depuis 2017. À son ouverture, il y a eu une grande demande pour permettre aux enfants de s’adonner à l’art. J’ai donc travaillé dans l’optique de créer un environnement pour les accueillir…»
Pourquoi le rapprochement avec les abeilles?
L’abeille a un fonctionnement important dans l’environnement. Elles servent à la pollinisation de 90 % des plantes, ce qui nous permet d’avoir nos fruits et légumes. Si demain les abeilles n’existaient plus, nous n’aurions plus de nourriture.
À Maurice, il y a un impact fort négatif sur les abeilles en raison des parasites et de l’utilisation des pesticides. Il faut réduire cette utilisation pour que les abeilles puissent faire leur travail. D’autre part, notre société adopte une forme de consumérisme qui nous met, nous aussi, à risque d’être empoisonnés. Il nous faut simplifier les choses. Il faut d’abord aller vers les enfants car c’est eux le futur.
Pour sensibiliser les jeunes et les enfants, allez-vous vers les écoles?
J’ai fait des démarches en ce sens, dont auprès d’un collège à Beau-Bassin. Je travaille de temps en temps avec l’école d’alphabétisation de Triolet, je les ai initiés au Bee Life Project en créant une peinture murale avec certains élèves.
À l’avenir, je souhaite développer des programmes plus définis qui pourraient inclure d’autres jeunes des écoles publiques et privées.
Le Bee Life Project a-t-il aussi une volonté de faire du miel avec des petites productions?
Pour l’instant, il y a des personnes et des entreprises qui veulent avoir des ruches ou qu’on les parraine. Un processus d’évaluation de l’endroit est nécessaire, être à l’écoute de leurs souhaits et besoins concernant la garde des ruches. Si le lieu est adapté, nous aiderons à l’installation des ruches.
Nous avons un premier projet dans la région de Floréal. La zone est propice mais cela prendra environ un mois pour démarrer. Le but est que les producteurs de miel deviennent des sponsors de Bee Life. Un badge sera mis sur la ruche pour que l’entourage le voit.
Nous les aiderons à recueillir le miel qui sera vendu pour lever des fonds permettant de développer l’activité d’une façon durable. Les revenus de la vente du miel, parmi d’autres produits, financeront des projets de communauté.
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