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Culture: Yves David fidèle aux vastes étendues
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Culture: Yves David fidèle aux vastes étendues
Les coins sont immédiatement reconnaissables. Au fil des compositions nous voilà transportés à Chebel, Yemen, à l’entrée d’Albion ou dans un coin des Gorges de la Rivière-Noire. On s’arrête à l’estuaire de Terre-Rouge, dans un sous-bois à Bassin, un champ d’ananas à Les Mariannes au bord d’un étang à Ébène ou à Solitude. Contrastant avec les paysages, une fenêtre ouverte sur le Bulk Sugar Terminal. Le toit rouge du marché de La Butte. Le Morne est vu de Case-Noyale, le Pieter Both de d’Epinay. Impossible de manquer les pans en voie de disparition de Port-Louis.
Yves David expose les Paysages de mon île au siège de l’Alliance Française à Bell-Village. L’exposition sera visible du 8 au 15 septembre.
Ile – atelier
Dans le cadre : une vieille boutique à La Visitation, Vacoas. Les bleus du tableau semblent plus vifs que la réalité. Quand on le fait remarquer à Yves David, il lance, laconique, «vous croyez ?» Yves David n’a pas d’atelier, ou plutôt, son île est son atelier.
De haut de ses 80 ans, dont 70 ans de peinture, Yves David souligne : «Je n’ai pas voulu évoluer. Je suis toujours les règles de la peinture. On dit que les lois sont faites pour être transgressées, mais pas par moi. Je peins ce que l’homme voit, ce qu’il ressent.»
Le groupe du samedi
Le peintre-paysagiste insiste. Dans ses œuvres, il y a «la perception de l’instant, le temps qu’il fait, l’heure à laquelle je l’ai fait». Pour rappel, Yves David était dans le noyau de départ du groupe du samedi, qu’il a commencé avec Roger Charoux. De mémoire, il cite la
date de leur première sortie : 14 janvier 1974. Avant d’être rejoints par Serge Constantin, France Staub entre autres.
Les arbres
Fervent adepte de la peinture en plein air, Yves David met un point d’honneur à réaliser ses tableaux sur place. Seules les retouches sont faites à domicile. «Les couleurs sont celles qui sont dans la Nature.» Même s’il change quelques éléments, gommant fils et pylônes électriques par exemple, «l’essence de l’endroit est là», à tel point que «souvent les gens me disent qu’ils reconnaissent ces endroits-là».
Figure récurrente de ces tableaux : l’arbre. Yves David affirme : «Les arbres me parlent. J’aime les arbres. Je suis sidéré qu’on puisse couper des arbres centenaires. On ne connaît plus la valeur de l’arbre. C’est un crime. Cela me fait des saignements de cœur.»
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