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Liseby Elysé : la Chagossienne qui a fait couler les larmes était poussée par le chagrin
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Liseby Elysé : la Chagossienne qui a fait couler les larmes était poussée par le chagrin
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Votre témoignage a ému plus d’un lundi 3 septembre. Comment vous sentez-vous après cette projection ?
Rien n’a changé. Le problème est toujours là, mais cela va bientôt changer. Du moins, on l’espère. Mon cœur est toujours attaché à mon île. C’est pour cela que je n’ai pas pu retenir mes larmes lorsque je racontais mon histoire.
Lors de la projection, c’était pareil. Les membres de la délégation ont laissé couler leurs larmes aussi, car c’est la même souffrance. La blessure est toujours bien ouverte même après des décennies.
Mais je dois dire que lors de la projection, j’étais heureuse et triste à la fois. Triste car toute la communauté est incomplète sans ses racines. Mais heureuse, car finalement, notre voix est entendue à travers le monde. Heureuse, car j’ai pu apporter ma pierre à l’édifice et aider la cause. Si lé monde ine ploré ar mwa, o moins zot ine koumans konpran nou zistwar.
Qu’est-ce qui vous a poussée à témoigner en public ?
Le chagrin. Nous ne pouvons pas retourner dans notre île. Pa pé koné mem kifer ine déport nou koumsa, pa pé les nou rétourné. Mais vous savez, ce n’est pas le témoignage de Liseby. Mon témoignage était celui de toute la communauté chagossienne. Nous partageons le même déracinement, la même histoire, la même souffrance et la même colère. Mais cela a été un travail d’équipe. Cette lutte a été menée par les femmes…
Vous assistez aux auditions. Êtes-vous confiante, même après les plaidoyers contre la position de Maurice ?
Oui. Il a fallu du temps pour en arriver là!
Et cela ne vous fait pas peur de rentrer sur l’archipel après toutes ces décennies ?
Non. Si dir mwa alé zordi mem, mo alé. On est toujours mieux chez soi, là où nous avons pris naissance.
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