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L’acquisition d’un ex-hôtel par le Dr Malhotra fait jaser
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L’acquisition d’un ex-hôtel par le Dr Malhotra fait jaser
L’ex-Reef Hotel, désormais converti en dortoir à Anse-Aux-Pins, aux Seychelles, devrait être acheté par le Dr Krishan Malhotra, gendre de sir Anerood Jugnauth. En attendant une réponse des autorités seychelloises, cette affaire fait «sourciller»...
C’est le «talk of the town» de la scène politique. Une lettre concernant l’acquisition d’un hôtel aux Seychelles, à hauteur de $ 6,5 millions (environ Rs 223,5 millions) par le Dr Krishan Malhotra, a été envoyée à la Financial Services Commission (FSC) et au Stock Ex-change of Mauritius (SEM) il y a une dizaine de jours. L’ancien propriétaire majoritaire de l’hôpital controversé MedPoint, et gendre de sir Anerood Jugnauth, a acheté l’ex-Reef Hotel, sis à Anse-Aux-Pins, aux Seychelles.
La transaction a été confirmée par un préposé du groupe Beachcomber. La lettre a aussi été copiée au président seychellois, Danny Faure, et aux leaders de l’opposition des deux pays. La vente attend d’être sanctionnée par les autorités seychelloises. En effet, le Dr Krishan Malhotra déboursera Rs 223,5 millions pour l’achat de l’ex-Reef Hotel, dont le propriétaire était le groupe hôtelier mauricien Beachcomber depuis 2001. Celui-ci aurait fait l’acquisition de cet hôtel pour la somme de $ 1 million (Rs 34, 3 millions).
Le rachat de ce bien immobilier par le Dr Krishan Malhotra fait «sourciller» l’auteur de la lettre envoyée à la FSC et au SEM. Le contentieux principal de cette acquisition par le Dr Krishan Malhotra est la valeur de l’ex-Reef Hotel que l’auteur estime, lui, à $ 10 millions (soit envi- ron Rs 343,9 millions). «It is very queer and non-transparent how no tender has been made public for this sale as the sale price is far away from the market value», indique-t-il. De préciser que cet écart n’est pas anodin. «The most interesting part of this story is that it is understood that acute and very clear pressure has been made on the hotel group by high quarters in Mauritius to sell the property to Dr Malhotra.»
Dans les règles
Le secret derrière ce «deal» interpelle l’auteur de la lettre. La vente de cet exhôtel aurait dû être divulguée aux autorités compétentes ainsi qu’aux actionnaires du groupe Beachcomber, dit-il. «The deal has also been hidden to the relevant authorities (the Stock Exchange of Mauritius) and to shareholders to whom it should have been declared», soutient-il dans sa lettre.
Sollicitée, une source du groupe Beachcomber affirme que la transaction a été faite dans les règles. Le Dr Krishan Malhotra déboursera environ Rs 223,5 millions pour l’hôtel, confirme-t-elle. Cependant, le bien immobilier n’aurait pas pu être évalué à plus que cela. «L’hôtel a été construit dans les années 70 et est dans un état déplorable. Il faudra probablement qu’il soit démoli et reconstruit», lance notre source. Sur quoi se base-t-on pour évaluer l’hôtel à $ 10 millions, se demande-t-on dans les milieux du Beachcomber Group.
Depuis 2001, Beachcomber a conclu un deal avec le Club Med pour redévelopper l’île de St-Anne et louer les facilités (incluant celles pour loger le personnel) au Club Med. New Mauritius Hotels (NMH) a, donc, entamé les démarches pour vendre l’ex-Reef, dont ils n’en avaient plus besoin l’année dernière. La tâche est revenue à l’agent immobilier international JLL, qui peine à trouver des acheteurs sérieux. Et ce, jusqu’à ce que le Dr Krishan Malhotra ne fasse un dépôt de $ 600 000.
«Le Reef est sur la mer mais il n’y a pas de plage. Donc, la valeur du terrain tourne aux alentours de ce montant», explique-t-on. De plus, l’on souligne qu’il n’y a au- cune raison de notifier la bourse ou les actionnaires du groupe Beachcomber. «Ce n’est pas une transaction majeure du groupe», explique notre source.
De faire ressortir qu’une transaction majeure doit représenter plus de 75 % des actifs d’une compagnie (NdlR, article 130(2) de la Companies Act). «Donc, NMH, qui a beaucoup plus d’actifs que Rs 300 millions, n’a aucunement besoin d’en référer à ses actionnaires par résolution spéciale ou d’en référer à la bourse pour vendre l’ex-Reef, qui n’a pas été un hôtel depuis longtemps déjà mais qui était devenu simple dortoir.»
Il faut aussi comprendre que cette lettre de dénonciation semble provenir d’un ancien employé menant campagne contre la direction depuis quelque temps, étant insatisfait de sa pension. Les insinuations selon lesquelles les prix ne sont pas justes ou qu’il y a eu des jeux d’influence ne sont soutenues par aucun fait solide, à ce stade et à notre connaissance.
Le Dr krishan malhotra au centre même de l’affaire MedPoint
<p style="text-align: justify;">Cette affaire peut éventuellement coûter au Premier ministre son avenir politique. Le scandale MedPoint, qui a éclaté à la fin de 2010, a éclaboussé le clan Jugnauth, dont le Dr Krishan Malhotra, directeur de la fameuse clinique et gendre de sir Anerood Jugnauth. En voici les grandes lignes.</p>
<p style="text-align: justify;">Le 29 décembre 2010, la clinique MedPoint est vendue pour la somme de Rs 144 701 300 au gouvernement. L’acte de vente est signé par le Dr Krishan Malhotra. Au départ, la transaction était évaluée à Rs 75 millions. Le ministre des Finances en poste est alors Pravind Jugnauth.</p>
<p style="text-align: justify;">Au mois d’avril de l’année suivante, l’enquête avance à grands pas. Parmi les premiers arrêtés, Yodhun Bissessur, <em>Chief Government Valuer</em> et Aneerood Jeebodhun, <em>Principal Government Valuer</em>. Ces derniers ont d’ailleurs été blanchis par la cour intermédiaire le 26 juillet dernier.</p>
<p style="text-align: justify;"> En juillet 2011, le MSM quitte le gouvernement.</p>
<p style="text-align: justify;">Quatre ans après, soit en juin 2015, alors qu’il est ministre des TIC, Pravind Jugnauth est reconnu coupable de conflit d’intérêts dans le cadre de cette affaire par la cour intermédiaire. Il démissionne alors comme ministre et devient «backbencher».</p>
<p style="text-align: justify;">Presqu’une année après, soit en mai 2016, le leader du MSM est blanchi par la Cour suprême. Il prend alors le portefeuille des Finances et devient Premier ministre en janvier 2017. Mais entre-temps, le bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP) décide de faire appel au <em>Privy Council</em>. Le jugement est attendu début 2019.</p>
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