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Accord de pêche avec le Japon: L’État ne reculera pas
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Accord de pêche avec le Japon: L’État ne reculera pas
Augmenter la richesse nationale. C’est dans cette optique que Maurice compte concrétiser la signature d’un accord de pêche avec le Japon, avance-t-on. Or, cette décision est source de protestations.
Le gouvernement compte aller de l’avant avec la signature prochaine d’un accord de pêche avec le Japon. Cela, malgré les contestations des pêcheurs et des écologistes, mais aussi du rejet par la Commission baleinière internationale vendredi du texte du Japon qui entendait autoriser à nouveau la chasse commerciale. Après l’Union européenne (UE) et maintenant le Japon, Maurice envisage de solliciter l’expertise de l’Inde, de la Chine mais aussi de l’Australie afin de développer les capacités industrielles de nos ressources halieutiques, plus particulièrement l’exploitation et la gestion de nos fonds marins, de même que l’établissement d’une politique de pêche nationale.
«Fort de notre immense zone économique exclusive de plus de 2,3 millions de kilomètres carrés, notre pays revendique aujourd’hui un statut d’État océan avec beaucoup d’assurance», affirme-t-on au ministère des Affaires étrangères. Maurice mise ainsi sur le développement de l’économie océanique pour diversifier et augmenter la richesse nationale. Il n’est donc pas question de faire machine arrière.
Même si l’on dit comprendre les appréhensions ex- primées de part et d’autre sur les risques découlant d’une pêche industrielle intensive de thons et de baleines, entre autres, des mesures seraient prises pour assurer une exploitation responsable. «Il n’y a pas lieu de spéculer car les termes de l’accord n’ont pas encore été définis», souligne cette source proche du dossier.
«Il n’y a pas lieu de spéculer car les termes n’ont pas encore été définis.»
Le gouvernement miserait pendant ce temps sur l’apport de nouvelles technologies pour empêcher des abus dans notre zone. «Maurice a obtenu de l’UE une technologie extrêmement performante, qui permet de répertorier et de quantifier en temps réel les prises de poissons par les bateaux de pêche opérant dans nos eaux territoriales», explique notre interlocuteur. Il précise que cet electronic catch reporting system est d’une grande aide dans le combat contre la pêche illégale et dans l’amélioration de la sécurité maritime dans la zone.
Maurice ne compte pas, ainsi, revoir sa décision au sujet de cet accord de pêche. Le gouvernement se serait déjà engagé, en ce sens, auprès du ministre d’État des Affaires étrangères du Japon, Masahisa Sato, le 21 août, à Port-Louis. L’assistance nippone est sollicitée pour la construction d’un port de pêche pouvant accueillir jusqu’à 20 navires. Il s’agirait d’un port de pêche moderne et équipé d’installations sophis- tiquées pour les activités d’entreposage et de transformation.
Masahisa Sato aurait déjà donné son accord de principe, estimant que le Japon est un partenaire potentiel à cet effet. Outre le développement de nouvelles techniques de pêche, l’expertise du pays du Soleil Levant est également recherchée pour que l’industrie océanique passe à un cap supérieur.
Dans les milieux concernés, on s’accorde à dire que le Japon dispose d’un savoirfaire avant-gardiste dans ce domaine. Notre gouvernement entend ainsi renforcer sa coopération avec ce pays. Une collaboration qui remonte déjà à plusieurs décennies, fait-on ressortir aux Affaires étrangères (voir hors-texte).
Collaboration nipponne
<p>1982 : Le gouvernement japonais, à travers la Japan Official Development Assistance, accorde des dons pour la construction de l’Albion Fisheries Research Centre.</p>
<p>1985 : La construction du Trou Fanfaron Fishing Port.</p>
<p>1987 : La création de la Marine Shrimp Culture Experimental Station et l’extension du port de pêche de Trou-Fanfaron.</p>
<p>1995 : La construction du Marine Conservation Centre. Le gouvernement nippon a aussi dépêché des experts pour une assistance technique dans le domaine de l’aquaculture, à travers la Japan International Cooperation Agency. Et de 1990 à 1994, dans le cadre de l’Outer Lagoon Fisheries Project, le Japon avait mis trois bateaux à la disposition des Mauriciens.</p>
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