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Crime et châtiment: ceux qui ont tué par… «amour»

22 septembre 2018, 21:30

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Crime et châtiment: ceux qui ont tué par… «amour»

La passion, dit-on, rend aveugle. Mais elle peut aussi rendre fou, folie qui amène des amoureux à tuer. Par amour. C’est, du moins, ce que certains auteurs de crimes passionnels ont affirmé aux enquêteurs, lors de leur interrogatoire. Il y a une semaine, Mithileshwarsingh Dhunsoo, 28 ans, a avoué avoir tué Sarah Benazir Gheesa, 25 ans. Le tout sur fond de drame passionnel. Mais peut-on vraiment tuer la personne qu’on dit aimée le plus ? Voici un récapitulatif, non exhaustif, de quelques cas qui ont récemment défrayé la chronique…

L’année dernière, le 16 février, le corps en état de décomposition avancée de Christiana Chéry est retrouvé dans un champ de canne, à l’arrière du Médine Business Park, à Bambous. La jeune femme, mère d’une fillette de trois ans, était portée manquante depuis une semaine. Le jeudi 9 février, le jour de sa disparition, elle quitte sa maison à La-Tour-Koenig en disant à Marlène, sa mère, qu’elle ne compte pas tarder à revenir. Mais Christiana, âgée de 27 ans, ne reviendra plus.

Un chauffeur de taxi de Vacoas, Mohammad Bilal Elahee, est arrêté la veille de la découverte macabre. Car, selon les témoins, il est la dernière personne à avoir vu Christiana Chéry, avant sa disparition. L’homme est cependant relâché peu après, avant d’être de nouveau arrêté. Il passe aux aveux en affirmant qu’il était éperdument amoureux de la jeune femme et ne supportait pas que cette dernière allait le délaisser pour aller se marier avec un Réunionnais.

Quelques mois après ce drame, un autre crime survient, cette fois-ci dans la région de Petite-Rivière. Le 8 avril 2017, les corps sans vie d’un homme et d’une femme sont découverts. À côté d’eux se trouvait leur enfant, une fillette de trois ans. La mort de la jeune femme, Estrella Rioux, âgée de 23 ans, remontait à trois jours avant la découverte macabre. Elle a été tuée par son concubin, Patrick Jhurry, 30 ans, avant que ce dernier ne se donne la mort par pendaison.

C’est la mère de la jeune femme qui a alerté la police car sa fille ne répondait pas à ses appels et elle soupçonnait qu’elle était séquestrée par son concubin. Ceux qui ont côtoyé le couple avancent que Patrick Jhurry était quelqu’un de très jaloux et que c’était la raison pour laquelle il se disputait régulièrement avec sa compagne.

Le 30 juillet 2017, la police retrouve une voiture au fond du Bassin Cossigny, à Crève-Coeur. Â son bord, deux corps. Ceux de Navin Gunputh, 40 ans, et de Neha Ghoorah, 25 ans. Les deux, portés manquants depuis le 21 juillet, avaient plusieurs blessures sur différentes parties du corps. L’époux de Neha Ghoorah, Yousouf Nurudin, âgé de 35 ans, est aussitôt arrêté après la découverte des corps. Il nie cependant être l’auteur du double meurtre.

Vishnu Ramsamy a tué son épouse, Camilla, une Ouzbek de 34 ans, car il la soupçonnait d’adultère. La jeune femme avait reçu sept coups de couteau, à l’abdomen et au dos, dans la nuit du 11 septembre 2017 et elle est morte à l’hôpital. C’est lors d’une énième dispute entre les deux que Vishnu Ramsamy a sorti un couteau avant de l’enfoncer dans l’abdomen de son épouse.

Ensuite, il l’a transportée à l’hôpital SSRN et a fait croire que sa femme, mère de quatre enfants, a voulu se donner la mort. Il avait même écrit une lettre sur leur ordinateur, faisant croire que l’acte de son épouse était prémédité. Il a expliqué à la police que Camilla s’était depuis quelque temps liée d’amitié avec un habitant de Beau-Bassin.

Un choc. C’est ainsi que ceux qui ont côtoyé le couple Doris Enflé et Lélio Zéphire qualifient leur double décès. Le couple, malgré leur séparation, entretenait une relation cordiale et civilisée. Le 2 janvier dernier, Lélio Zéphire avait demandé à son ancienne compagne de passer chez lui déposer des présents destinés à leur fils, âgé de 10 ans.

Cependant, une fois sur place, une dispute éclate entre les deux. Lélio Zephire, 65 ans, prend son fusil de chasse et le pointe vers Doris Enflé. La femme d’une quarantaine d’années n’a pas le temps d’esquisser le moindre geste qu’elle reçoit une décharge mortelle à la tête. Le meurtrier retourne ensuite l’arme contre lui et se donne la mort en pressant la gâchette. Personne ne comprend l’acte de Lélio, qu’on disait être un homme calme.

Nicolas Soopramanien: «Il faut apprendre à accepter une rupture»

Pour Nicolas Soopramanien, psychologue clinicien et président de la société des professionnels en psychologie, les crimes passionnels existent car la personne a du mal à accepter que l’être aimé le quitte. «Il faut apprendre aux gens à accepter une rupture car on ne peut forcer quelqu’un à vous aimer. Celui qui va jusqu’à tuer un être cher est souvent quelqu’un qui a été blessé dans son orgueil», explique-t-il.