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Quand tous les planteurs se mettent à cultiver la pomme d’amour

24 septembre 2018, 21:30

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Quand tous les planteurs se mettent à cultiver la pomme d’amour

Le temps était propice pour cultiver la pomme d’amour. Les planteurs s’y sont tellement intéressés qu’il y a eu «surrécolte», causant une chute du prix. Vendue entre Rs 5 et Rs 10 le demi-kilo, cette tomate n’est pas profitable.

C’est dans la région Nord, à Arsenal, Triolet ou encore Petit-Raffray, qu’on est plus nombreux à cultiver la pomme d’amour. Le constat de visu permet de se rendre compte que la récolte de cette année est fructueuse.

Mais le fait que ce soit généralisé sur l’ensemble du pays pose un énorme problème aux cultivateurs, explique Amad Bundhoo, un des planteurs rencontrés. «Ce que l’on produit à l’Est, notamment à Nouvelle-Découverte, St Pierre, entre autres, suffit pour que toute la population ait son lot de pomme d’amour. Mem si le nor ti ena péniri, zot ti pou kapav prodwir pou antié Moris!»

La faute aussi au gouvernement, estime-t-il, parce qu’il fallait être plus vigilant sur le nombre de cultivateurs de pomme d’amour. «Le gouvernement aurait dû faire comme à l’époque où il y avait des plantations de tabac. Il y a trop de planteurs de pomme d’amour. Tout le monde enlève la canne à sucre pour cultiver la même chose !», déplore notre interlocuteur. D’expliquer aussi qu’il fallait au ministère de l’Agro-industrie de fixer un prix unique sur toute l’année. «Ou pou trouvé la, kan pom damour pou vinn Rs 100 la liv, isi dan le nor pa pou ena ditou», fustige Amad Bundhoo.

Pour Sameer Auleear, un autre agriculteur, une perte conséquente plane à l’horizon pour eux. «Nous ne savons pas si nous pourrons tirer profit de nos produits cette année. Car la main-d’œuvre et les frais de transport coûtent énormément. Si la pomme d’amour se vend à Rs 5 ou Rs 10, la livre, cela ne vaut pas la peine. De plus, même si nous en produisons davantage, les gens ne vont pas en consommer plus. Dimounn ki abitié asté enn liv li pou asté so enn liv parey li», fait-il ressortir.

Même son de cloche pour Hassen Auleear, qui compte plusieurs années dans ce secteur. «Le Nord a toujours du mal avec la culture de pomme d’amour car nous sommes dans une région sèche. Des fois, nous peinons à avoir l’eau de l’Irrigation Authority. Et cela pendant plusieurs mois. L’année dernière, c’est à ce problème que nous avons dû être confrontés», souligne-t-il.

Il concède que l’investissement dans la culture de ce légume-fruit est conséquent mais, qu’au final, un planteur originaire du Nord ne perçoit qu’un profit de Rs 5 000 par arpent de pomme d’amour.