«C’est une boîte de Pandore !» Navin Ramgoolam, leader du PTr, est catégorique : pas question pour son parti d’être partie prenante d’un éventuel recensement ethnique de la population. Cela, dit-il, serait aussi la position de la majorité des Mauriciens. Le leader des Rouges intervenait lors d’une conférence de presse au quartier général du PTr, aux Salines, le mardi 24 septembre 2018.

Navin Ramgoolam affirme que Maurice deviendrait comme le Liban – un pays à la population fragmentée en diverses composantes, qui se regardent avec méfiance –  si jamais nous rouvrons la porte au recensement ethnique, dont le dernier date de 1972. Il a axé son intervention sur la réforme électorale, telle que proposée par le gouvernement.

«Nous avons eu, dans notre histoire récente, sept rapports sur la réforme électorale. Il n’y a pas de système parfait mais nous devons toujours aspirer à établir une bonne balance dans notre société, en prenant en considération toutes les composantes de la population.»

Navin Ramgoolam rappelle que quand il était Premier ministre, il y avait le rapport de Rama Sithanen sur la réforme électorale, en 2012. Et que lui-même, en 2014, en tant que chef de gouvernement, avait pris les précautions d’usage pour s’assurer que personne ne soit laissé au bord du chemin dans les propositions de refonte du système électoral.

«Nous avions proposé une bonne dose de proportionnelle, qui visait à réduire les écarts. Par contre, avec ce que propose ce gouvernement, les écarts vont augmenter, pas diminuer. Ils font exactement le contraire d’une réforme. Pourquoi rajouter encore 18 députés quand cela ne va pas améliorer la situation ? Pa réform sa, mé zot pé déform sistem-la !»

Ironique, le leader du PTr s’étonne que le gouvernement de Pravind Jugnauth ait pris quatre années pour produire un document qui fait quatre pages et demie. «Samem travay-la? Apré 50-an Lindépandans, olié progrésé, MSM pé rod fer nou rékilé!»

Navin Ramgoolam a, par ailleurs, confirmé que le PTr ne votera pas ces propositions gouvernementales. Il a conclu qu’il n’y a pas de système électoral parfait mais qu’un bon leader se doit d’être responsable, tout en sachant faire la part des choses. Il se dit cependant optimiste qu’il y aurait une bonne réforme électorale à l’avenir.