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Décision d’Air Mauritius : levée de boucliers de l’Association des consommateurs de Rodrigues
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Décision d’Air Mauritius : levée de boucliers de l’Association des consommateurs de Rodrigues
Suite à la décision de la compagnie d’aviation nationale Air Mauritius d’imposer des conditions sur ses billets d’avion, l’Association des consommateurs de l’île Rodrigues (ACIR) monte au créneau. Elle estime, à travers son président, Karl Gentil, que cette décision est arbitraire et discriminatoire envers les Rodriguais. C’était lors d’une conférence de presse à Mont-Lubin, ce jeudi 27 septembre.
«Nous ne sommes pas d’accord avec cette décision. Trop c’est trop. Demain on viendra nous dire que pour aller à Maurice, il nous faudra un visa ! Le Rodriguais considère qu’il est étranger dans son propre pays et c’est inacceptable», déclare le porte-parole de l’ACIR.
Il estime que cette décision est tout simplement injuste. Rajoutant que dans le passé, Air Mauritius avait décidé l’augmentation du prix du billet d’avion entre Rodrigues et Maurice. Cette association avait lutté pour que cette décision soit revue et tel a été le cas. Au final, elle avait été annulée.
«Aujourd’hui, nous revenons à la charge contre cette décision, qui stipule que chaque Rodriguais se rendant à Maurice ne pourra plus garder son billet retour ouvert. Cela fait mal car notre droit et notre liberté de citoyen ne sont pas respectés. Nous avons toujours entendu haut et fort que Rodrigues fait partie intégrante de la République de Maurice, nous détenons un passeport mauricien mais on ne nous donne pas le choix ni la liberté de bouger au sein de cette même République. Nous avons un fort ressentiment car nous voyons que beaucoup d’efforts sont déployés pour améliorer le sort d’une partie de la population tandis que nous, les Rodriguais vivant à Rodrigues sommes laissés pour compte», soutient Karl Gentil.
Des décisions sont prises, laissant les Rodriguais perplexes et ébahis car «nous ne comprenons pas cet acharnement envers notre peuple». «Le Rodriguais se sent blessé dans sa dignité et il aurait dû y avoir un autre traitement en notre faveur.»
L’ACIR lance un appel afin que cette décision soit revue. «Récemment, il y a eu un communiqué d’Air Mauritius concernant les personnes malades qui vont à Maurice pour un traitement médical. Beaucoup de Rodriguais se rendent à Maurice pour des traitements médicaux privés sans passer par l’hôpital de Rodrigues, pour des raisons évidentes. Ces personnes-là, quand elles partent, ne savent pas quand elles vont revenir ni si elles vont revenir ! Comment peuvent-elles décider d’une date de retour ? En tant que citoyen de la République, nous estimons que c’est trop nous demander. Est-ce que chaque personne qui va à Maurice pour des soins médicaux privés devra apporter des preuves qu’elle est malade ?»
Pas d’autres moyens
Le président de l’ACIR soutient qu’une telle décision d’Air Mauritus est révoltante, abaissante et humiliante. «Nous savons que tous les services professionnels se trouvent à Maurice et non à Rodrigues. Pour toute démarche importante, que ce soit pour la santé, le judiciaire ou autre, le Rodriguais doit se rendre à Maurice. Ne nous voilons pas la face, c’est un fait. Cette mesure cantonne le rodriguais dans sa propre bulle, dans sa petitesse. Nous n’avons pas d’autre moyen d’aller à Maurice, à part le bateau, il n’y a déjà pas de bateau passagers, et l’avion, dont Air Mauritius détient le monopole. Est-ce à cause de ce monopole qu’elle fait ce qu’elle veut et quand elle veut ? Elle prend des décisions sur la tête de la population rodriguaise pour cette raison ? Dans ce cas, on aurait pu accorder un permis a une autre compagnie comme c’était le cas il y plus d’une dizaine d’années, où deux compagnies aériennes desservaient Rodrigues. En cassant le monopole, le Rodriguais pourrait en bénéficier.»
Karl Gentil souligne que la décision de casser le monopole offrirait plus de choix aux Rodriguais qui n’auraient alors plus à subir les caprices d’Air Mauritius. «Il faut mettre en place des opportunités où chaque consommateur can shop easily, en ayant le droit de choisir. Ce droit est retiré aux Rodriguais. Nous ne pouvons pas choisir, nous devons subir.
Il souligne que cette conférence de presse n’est qu’un début. D’autres actions sont prévues car il existe d’autres moyens pour que la compagnie récupère de l’argent sans que ce soit sur le dos des Rodriguais qui n’acceptent plus d’être pénalisés. Le président de l’ACIR lance un appel à toutes les forces vives, les ONG et les associations de Rodrigues de se joindre à l’ACIR pour une action forte et concrète.
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