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Élections villageoises: pourquoi n’auront-elles pas lieu encore ?
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Élections villageoises: pourquoi n’auront-elles pas lieu encore ?
Même si aucune décision officielle n’a été annoncée, les élections villageoises, qui devraient se tenir au plus tard à la fin de cette année, n’auront probablement pas lieu. Les raisons sont multiples. Ce n’est pas la première fois que ces élections sont renvoyées.
En 2002, année des villageoises, le gouvernement Mouvement socialiste militant–Mouvement militant mauricien (MSM-MMM) était au pouvoir. L’année suivante devrait se tenir une élection partielle pour remplacer sir Anerood Jugnauth dans la circonscription de Piton– Rivière-du-Rempart.
Le Premier ministre d’alors allait démissionner pour prendre le poste de président de la République. De peur de voir des groupuscules proches de l’opposition travailliste (PTr) accaparer les conseils de district, le gouvernement décida de ne pas tenir les élections régionales. Qui auront finalement lieu en 2005.
En 2010, il devrait y avoir de nouvelles élections villageoises. Mais, cette fois, le gouvernement PTr ne les organise pas, sa priorité étant les élections générales. L’alliance menée par les Rouges pensait remporter les générales pour éventuellement s’assurer du contrôle des conseils de district. Et ce fut chose faite en 2012.
Une fois encore, le gouvernement en place hésite à organiser des élections villageoises. Sans doute par peur que des candidats ruraux proches du PTr ne donnent une raclée à l’alliance MSM-Muvman liberater (ML), à une année des élections générales. D’autant qu’après la victoire du PTr à la partielle de Belle-Rose–Quatre-Bornes, en décembre dernier, dans une circonscription urbaine, on voit mal le PTr ne pas contrôler les conseils de district.
Si du côté du gouvernement on affirme que jusqu’ici ils n’ont pas eu confirmation que ces élections seront renvoyées, les membres de la majorité préfèrent attendre la prochaine réunion du bureau politique du MSM pour soulever la question avec le leader de l’alliance MSM-ML. Comme nous l’a d’ailleurs confirmé Bashir Jahangeer, élu d’une circonscription rurale, soit le no13, Rivière-des-Anguilles–Souillac.
Engouement estompé
Un autre élu d’une circonscription rurale, soit Grand-Baie–Poudre-d’Or, Sudesh Rughoobur, soutient, lui, que peut-être que le gouvernement veut apporter des amendements à la Local Government Act. D’où la raison pour laquelle il n’y aura pas d’élections cette année.
Sunil Bholah, élu de Grande-Rivière-Sud-Est–Montagne-Blanche, affirme qu’il y avait un engouement dans les villages, il y a trois mois, mais que, depuis, cela s’est estompé. Lui aussi compte réclamer plus de détails sur la décision du gouvernement au cours de la prochaine réunion du MSM.
Pour Ezra Jhuboo, ancien conseiller de Tamarin et député PTr de la circonscription no14, Savane–Rivière-Noire, «il n’y a aucune communication officielle disant que les élections seront renvoyées. Mais si elles se tiennent en cette période, au no14, le PTr va tout rafler. Le gouvernement croit qu’avec l’asphaltage des routes et l’installation des lampadaires, il sauvera la face. Mais le mal est beaucoup plus profond.»
Véronique Leu-Govind, ancienne présidente du district de Rivière-Noire et membre du Parti mauricien social-démocrate, avance, elle, que «le gouvernement est impopulaire. Il n’a pas le choix que de renvoyer les élections. N’importe quel autre gouvernement aurait pris la même décision. Nous sommes sur le terrain, on connaît les réalités. D’ailleurs, lors des dernières élections de présidents des districts, la majorité provient de l’opposition, mais ils étaient dans l’obligation de retourner leur veste pour bénéficier de l’aide gouvernemental».
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