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Mairie de Curepipe: «la maison du mal»

30 septembre 2018, 17:00

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Mairie de Curepipe: «la maison du mal»

Elle ne fait pas seulement peine à voir. Fermée au public depuis 2016, la mairie de Curepipe attaque le globe oculaire. Cette majestueuse bâtisse, jadis connue comme La Malmaison, est dorénavant devenue «la maison du mal» selon certains Curepipiens… Est-il temps de faire appel à SOS Fantômes ?

 

Selon plusieurs personnes qui y ont travaillé, there’s something weird in the neighbourhood. Non, il n’y a pas que le bois et les tuyaux qui risquent de vous tomber sur la tête. «Tann krié souvan ladan, ena bann lespri» affirme un chauffeur de taxi, sans rire. Non, les gens n’ont pas forcément envie de rigoler quand ils passent par-là.

Un fonctionnaire qui travaille dans les environs depuis 15 ans affirme pour sa part, pince-sans-rire, que toutes les personnes qu’il connaît et qui se sont mariées à la mairie sont séparées ou en instance de divorce. «Sa landrwa-la port maler sa. Enn ta mové zafer arivé ladan surtou aswar. Bizin krazé sa…»

À la tombée de la nuit, mis à la part l’ambiance qui donne froid dans le dos, des bruits étranges et des sons tout droit venus de l’enfer font claquer des dents, assurent ceux qui ont pour habitude d’y rôder le soir…

Trêve de traits d’esprit, la majorité souligne qu’en fait, c’est le côté lugubre et sombre de la mairie de la ville lumière, qui tombe en décrépitude, qui incite les citadins à alimenter les légendes urbaines. Ce qui est surnaturel, disent-ils, c’est qu’il y ait eu un tel laisser-aller pendant toutes ces années. Les gouvernements successifs ont, eux aussi, raconté des histoires à dormir debout. Cela fait un moment déjà que les Curepipiens attendent que leur cher Hôtel de ville soit rénové. Un montant de Rs 145 millions y a été alloué dans le Budget 2018-2019. Selon le maire de la ville lumière, Hans Berty Marguerite, l’appel d’offres a été lancé et «les travaux débuteront d’ici décembre».

Pour cet éboueur, qui hante les rues de Curepipe depuis des lustres et qui passe ses journées devant l’édifice, la mairie n’a pas toujours arboré cette façade de maison hantée. Il se souvient du bon vieux temps où le lieu grouillait de vie. «Enn ta zoli fet inn fer isi, ti bien zwayé…» Pour ce dernier, il n’y a pas de fantôme ou d’esprit maléfique qui y a élu domicile, mais plutôt des SDF, des âmes esseulées, d’où les bruits qu’on entend parfois la nuit. «Dan tanto, kan inn fini fer nwar, enn bann dimounn al dormi laba. Mé mo per, parski ou pa koné kan enn dibwa ou bien enn tiyo kapav tom lor zot latet.»

Il se pourrait alors, que les fantômes viennent vraiment hanter les lieux…