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Île-aux-Cerfs: «Pa trouvé ki pou éna dram isi!»
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Île-aux-Cerfs: «Pa trouvé ki pou éna dram isi!»
Hors-bord, catamarans, pirogues, voiliers en veux-tu en voilà. Plus de 200 bateaux de plaisance venant de plusieurs régions mouillent l’ancre chaque jour dans le lagon, à Trou-d’Eau-Douce. Après une escale du côté des chutes d’eau de Grande-Rivière-Sud-Est, direction l’île-aux-Cerfs. Où la surpopulation d’humains et d’embarcations dénature l’endroit et provoque bien des mécontentements.
Pour montrer son indignation, la fédération des plaisanciers de Maurice a organisé une marche pacifique durant la semaine écoulée. Mais aussi et surtout pour demander à la Tourism Authority de ne pas octroyer de permis aux autres opérateurs qui comptent lancer des activités de parasailing bientôt dans la région.
«Nous avons déjà quatre plateformes de parasailing entourant l’île-aux-Cerfs. Là, on nous annonce qu’il y en aura deux autres. Vous vous imaginez la pagaille qu’il y aura à cet endroit ? Déza ant sak platform bizin respekté enn distans 1 kilomet, kouma pou fer sa?» s’interroge Prem Beerbul, le président de la fédération des plaisanciers de Maurice. Qui s’élève également contre le fait que les activités en mer se fassent dans les speed limit zones.
«Pansé oumem, samem plas tou bato pasé toulézour, laba mem pé rod met sa? Pa trouvé pou éna dram isi, déza ki plas-la inn satiré!»
«Pansé oumem, samem plas tou bato pasé toulézour, laba mem pé rod met sa?» lance, pour sa part, Christian Tonta, opérateur d’un bateau de plaisance. De renchérir : «Pa trouvé pou éna dram isi, déza ki plas-la inn satiré!»
Mais les opérateurs eux-mêmes ne contribuent-ils pas à cet état de saturation ? Oui, concèdent certains. Mais si les choses étaient mieux organisées, il y aurait de la place pour tous ceux qui «tras zot lavi». «Undersea walk, bouées, plongée…. Le tout dans le même espace. C’est chaotique. Je n’ose même pas imaginer ce que sera cet endroit durant la peak season, en décembre. Coast Guard pou gagn létan vey partou? Si éna aksidan?» se demande Prem Beerbul.
Du côté de la Tourism Authority, une source officielle affirme que des demandes ont pu être faites, mais aucun permis n’a été octroyé en ce qui concerne le parasailing pour le moment. «D’ailleurs, avant de donner quelconque permis, des études sont faites pour que la sécurité de tous prime.»
Ce qui n’a pas empêché un drame de se produire le vendredi 6 mai 2005. Alors qu’il voulait s’offrir quelques heures de détente à l’île-aux-Cerfs, Philippe Darène, un journaliste parisien âgé de 41 ans, y a trouvé la mort. La bouée sur laquelle il se trouvait, avec un ami, a percuté de plein fouet le ponton du parcours de golf de l’île-aux-Cerfs, la corde reliant la bouée en caoutchouc et le bateau s’étant rompue.
Cet accident survenu dans le lagon de Trou-d’Eau-Douce s’était terminé en bras-de-fer entre les opérateurs de bateaux de plaisance de la région et le ministre du Tourisme d’alors, Anil Gayan.
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