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Corps parapublics sans tête: le Premier ministre est-il au gouvernail ?
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Corps parapublics sans tête: le Premier ministre est-il au gouvernail ?
Que se passe-t-il dans nos corps parapublics ? Une dizaine d’entre eux se retrouvent toujours sans directeur ou président depuis plusieurs mois. Une situation décriée par les syndicats et employés, qui se plaignent de la gestion déjà catastrophique de ces institutions.
Ce laisser-aller n’inquiète pas seulement l’opposition mais aussi certains membres du gouvernement. Ils déplorent des entreprises «sans gouvernail». Ils accusent le Premier ministre, qui cumule aussi le portefeuille des Finances, d’abandonner ces institutions, faute de temps. «On critiquait l’absence de décision de l’ancien gouvernement dans le passé, mais c’est justement ce qui se passe aujourd’hui», affirme un membre de la majorité.
«Le coup de balai promis n’est jamais arrivé. La situation a même empiré», constate Deepak Benydin, président de la Federation of Parastatal Bodies & Other Unions. Selon le syndicat, ceux qui assurent l’intérim n’ont pas suffisamment de pouvoirs ni de «guts» concernant les prises de décision. Résultat : les ministères ont la mainmise sur les corps parapublics. «Bizin asiz dan koulwar minis pou gagn direktiv», affirme Deepak Benydin.
Les compagnies parapubliques, pour la plupart déficitaires, souffrent toujours de mauvaise gestion, de laisser-aller et de conflits direction – syndicats. D’où l’initiative de l’Independent Commission against Commission d’organiser un débat, ce mercredi, sur la mise sur pied d’une Statutories Service Commission pour mieux réglementer les corps parapublics. Si après dix mois, l’Economic Development Board a été pourvu d’un chef après le recrutement du Français Francois Guibert, à la Mauritius Duty Free Paradise, à l’Independent Broadcasting Corporation ou encore au Mauritius Standards Bureau, les postes de directeur sont toujours vacants. Ci-dessous les organismes n’ayant pas de directeur.
Irrigation Authority
L’Irrigation Authority n’a pas de directeur depuis plus d’un an, suivant le départ de Rishi Raj Sharma Hauzaree. Ce dernier assumait les fonctions de directeur par intérim de l’Irrigation Authority, en remplacement de Chatta Hookoom, qui a dû partir en 2015, après des allégations de harcèlement à son encontre. Détournements de fonds allégués, opacité dans certaines procédures, mauvaises relations industrielles, maldonne alléguée… autant de problèmes qui entachent cet organisme.
Airports of Mauritius Ltd
Pas de Chief Executive Officer depuis la démission de Romesh Bhoyroo, en juillet, dans des circonstances encore floues. Au niveau du gouvernement, l’on avait affirmé vouloir lancer un appel à candidatures transparent. Or, un ministre, apprend-on, ferait actuellement pression pour placer un de ses proches.
Mauritius Broadcasting Corporation
Malgré la gestion très critiquée du directeur par intérim, Anooj Ramsurrun, et des conflits incessants entre les employés et la direction, le gouvernement n’a, semble-t-il, pas l’intention de nommer un titulaire à la tête de la Mauritius Broadcasting Corporation. Le dernier en date, Mekraj Baldowa, a plié bagage en avril.
Mauritius Housing Company
La Mauritius Housing Company (MHC) peine à trouver l’oiseau rare. «C’est malheureux que la MHC n’ait pas été en mesure de recruter un directeur jusqu’à présent», déclarait le Premier ministre, Pravind Jugnauth, au Parlement, en juillet dernier. La MHC aura, depuis 2015, procédé à trois exercices de recrutement en vue de trouver un directeur, en vain. Entretemps, le président du conseil d’administration, Deepak Balgobin, s’ingérerait dans les opérations de la compagnie, alors que cela ne relève nullement de sa responsabilité.
SICOM
Le poste est vacant depuis septembre 2017, après le départ à la retraite de Karuna Bhoojedhur-Obeegadoo, ex Group Chief Executive Officer. Gilles Chaperon est acting CEO depuis octobre 2017. Le fait est que la SICOM n’est pas épargnée par les relations industrielles tendues. Le syndicat des employés a même lancé un appel au Premier ministre pour qu’il y mette bon ordre.
MauBank
Le non-renouvellement du contrat de Sridhar Nagarajan en tant que Chief Executive Officer a provoqué une situation confuse à la tête de la MauBank. Son successeur désigné, Anoop Nilambar, se trouve sous le coup d’une interdiction bancaire en France. Remettant, du coup, en question sa nomination. Entre-temps, le Chairman Said Lalloo a claqué la porte.
Université de Technologie
Toujours pas de remplaçant à Sharmila Seetulsingh-Goorah, dont le contrat comme directrice générale de l’université de Technologie de Maurice a été résilié. Sa gestion de l’établissement avait été vivement critiquée par le personnel et les étudiants.
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