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Patrimoine: le sort des casernes Decaen incertain

11 octobre 2018, 02:00

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Patrimoine: le sort des casernes Decaen incertain

Encore des pierres par terre ? Le cas à l’étude est celui des casernes Decaen, aussi connu comme bâtiment Decaen. Situés en face de l’autoroute côté Caudan, ces anciens bureaux de la Central Water Authority sont occupés par des marchands ambulants délogés, notamment, de la rue John Kennedy, à Port-Louis.

Une source indique que ce bâtiment en partie sans toit et aux murs en pierres taillées recouvertes de peinture serait menacé de démolition. Il se trouverait sur le tracé du chantier du Metro Express. On souligne que cette imposante structure, qui longe le square Guy Rozemont et court le long de la rue Engineer figure sur la liste du potential heritage établie par le National Heritage Fund.

Il s’agit d’un inventaire, par district, de plus d’une centaine de structures qui méritent de devenir patrimoine national. «Mais cette liste n’a pas force de loi. Elle ne protège pas les structures qui y sont inscrites même si elles ont une valeur historique», fait-on valoir. Avant de souligner, «l’urgence des travaux. Tout cela doit aller vite, à cause de la date butoir de l’année prochaine, qui a déjà été fixée».


 

Dans le camp des défenseurs du patrimoine, les avis sont partagés. Nelly Ardill de l’association SOS Patrimoine en péril, y voit une question «d’ordre moral, plus qu’une question de sauvegarde systématique». Elle se demande s’il faut, «insister avec des choses qui ne sont pas mises en valeur. Un patrimoine qui ne va pas servir cela ne vaut pas la peine. Il faut surtout penser à la valorisation du patrimoine». Dans la même veine, elle se demande si «les jeunes savent qui était Decaen?»

Au ministère des Arts et de la culture, on confirme que les autorités compétentes sont en présence d’un dossier concernant l’ensemble de l’urban terminal, à la gare Victoria. Une requête a été formulée auprès des responsables du patrimoine national pour que des tra- vaux puissent être effectués à l’ancienne gare centrale (anciens bureaux de la National Transport Authority), ainsi qu’au square Guy Rozemont, qui sont officiellement protégés. «Comme c’est un projet intégré, un avis sera émis à propos des casernes Decaen, mais ce n’est pas encore fait», indique-t-on.

Decaen, quelques repères historiques 

<p style="text-align: justify;">Le général Charles Mathieu Isidore Decaen est choisi par Bonaparte en mai 1802 pour prendre possession des comptoirs de l&rsquo;Inde. Mais à cause de la guerre entre la France et l&rsquo;Angleterre, il se voit interdire l&rsquo;accès à Pondichéry par les Anglais. Il débarque donc à Port-Louis. &laquo;Une ligne de fortifications commençant aux Salines du Caudan (&hellip;) fut probablement commencée avant le départ de Labourdonnais mais sa construction traîna en longueur et c&rsquo;est le général Decaen qui devait y mettre la dernière main, 60 ans après&raquo;, nous renseigne Auguste Toussaint dans &laquo;Port-Louis deux siècles d&rsquo;histoire 1735-1935&raquo;.</p>