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Economic Development Board: couacs en série
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Economic Development Board: couacs en série
Un an après sa création, l’Economic Development Board (EDB) peine à décoller, voire convaincre. Le Chief Executive Officer, François Guibert, a dévoilé, ce vendredi 12 octobre, la vision économique de l’organisme. Or force est de constater que l’EDB est plombé par plusieurs problèmes : lenteur dans la mise en œuvre des mesures, inégalités salariales, promotions contestées, opacité et gaspillage…
La fusion provoque la frustration
L’EDB a été créé à partir de la fusion de trois agences dédiées à la promotion de la destination mauricienne, Entreprise Mauritius, le Board of Investment (BoI) et la Financial Services Promotion Agency (FSPA). Ce regroupement est toujours fortement contesté. Les employés d’Enterprise Mauritius et de la FSPA déplorent les inégalités salariales et les conditions de travail. Ils font aussi état d’un manque de transparence dans les nominations et promotions.
«Les cadres de l’ex-BoI sont mieux lotis car ce sont eux qui ont été nommés chef de département de la nouvelle entité.» Des employés d’Enterprise Mauritius et de la FSPA, qui se décrivent comme des «beggars working in a pauperized and lame agency», ont fait part de leur frustration dans une lettre au ministère des Finances, hier.
«The public and the media have been conned into thinking that EDB’s creation was for better vision. The stark reality about EDB is that it is just a pathetically lame attempt at re-branding former BoI», peut-on lire dans la lettre. Ils déplorent le fait d’avoir été transférés dans les locaux de l’ex-BoI. Des locaux qui sont toujours compacts.
De plus, les auteurs de la lettre soutiennent que les titres des cadres ont été ajustés pour en faire des Investment Executives. Cependant, selon eux, les employés du BoI seraint payés plus que les autres même s’ils ont le même titre. Selon les recoupements de l’express, les responsables de l’ex-Enterprise Mauritius et de l’ex-FSPA ont été relégués au second niveau.
En ce qui concerne les projets de l’EDB, l’on avance que les officiers de l’ex-BoI seraient choisis en priorité. Du côté de l’entité, l’on souligne que des experts ont été embauchés pour aider à efficacement structurer l’entité.
Cacophonie et retard dans la mise en œuvre des projets phares
Dans les milieux concernés, la décision du Conseil des ministres, la semaine dernière, de confier le suivi des trois Business Parks à l’EDB est diversement commentée. Certains stakeholders se demandent pourquoi le Premier ministre a octroyé à cet organisme la responsabilité de chapeauter les projets tels que le High-Tech Park à Côte-d’Or et le Sciences Park à Rose-Belle. Surtout que l’EDB croule déjà sous des projets et n’arrive pas à «deliver».
Au ministère des Finances, plusieurs cadres n’ont pas hésité à manifester leur agacement vis-à-vis des retards, surtout dans des projets de haute importance comme le National Electronic Licensing qui prévoit la canalisation des demandes de permis d’opération et d’exploitation. «On n’entend rien non plus sur le National Regeneration Scheme ou encore le Sheltered Farming Scheme», explique une source aux Finance.
Le Film Promotion Fund, avec un capital de Rs 500 millions, peine également à démarrer. Pour ce qui est du National Regulatory Sandbox Licence Committee, le comité vient d’être constitué trois mois après le Budget. Des interrogations aussi sur le projet de seafood à Agalega.
La promotion reste en souffrance
Où en sont les exercices de promotions par l’EDB ? Alors que les principaux secteurs de l’économie sont en difficulté, l’on se demande ce que l’EDB a proposé pour les «revamp». «Le secteur de l’exportation, par exemple, passe par une phase difficile depuis près de deux ans. Pourtant, au niveau de l’EDB, pas de stratégie définie jusqu’ici», regrette un opérateur du secteur.
Même constat pour le secteur financier, récemment ébranlé par les affaires Sobrino et Bastos mais aussi les conclusions du rapport de l’Eastern and Southern Africa Anti-Money Laundering Group. Certains au sein du gouvernement déplorent le manque d’initiative de l’EDB pour redorer le blason de ce secteur. Pourtant, l’organisme avait prédit un changement radical pour positionner le centre financier international mauricien comme une juridiction compétente et de confiance.
Peu d’avancées concrètes également concernant la stratégie africaine. Où en sont les nouveaux pôles de développement ? Le Mauritius Artificial Intelligence Council, qui était sous la responsabilité du Board, a été confié au chef de la fonction publique récemment.
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