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Les internautes règlent leurs comptes avec la police
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Les internautes règlent leurs comptes avec la police
Les membres du public ne se laissent pas faire. Lorsque des policiers fautent, ils le font savoir haut et fort. Leur arme préférée : l’Internet.
Ils ne sont pas d’accord avec le déroulement d’un quelconque événement, le dérapage d’un politicien ou encore des lois en vigueur, ces membres du public le font savoir. Comment ? En utilisant de plus en plus les réseaux sociaux. Sur Facebook, depuis que la photo de la notice de contravention servie à un conducteur qui n’avait pas ses deux mains sur le volant, a été publiée, les internautes se sont lâchés. La photo a été republiée des centaines de fois avec des légendes différentes des internautes indignés contre ce zèle de la police.
D’autres ont aussi riposté en publiant eux-mêmes des photos de policiers dans des véhicules de la police avec un bras sur la portière. Une manière pour ces internautes de contester un règlement qui figure bel et bien dans la Road Traffic Act.
Sur la Toile, depuis deux mois environ, un internaute mauricien a connu une popularité soudaine. Il s’agit de Warren Etowar. Il en est à plus de 7 000 abonnés sur sa page «Warren Chris Mème’s Page». Le trentenaire fait des «mèmes» qui ont pour but de faire rire, oui mais aussi de conscientiser.
«Je dis tout haut ce que pensent les gens tout bas. J’ajoute une touche d’ironie mais je sensibilise surtout les gens à ce qui se passe autour d’eux. Nous sommes en 2018, les réseaux sociaux ont pris le dessus, c’est le moyen le plus facile pour des gens de s’exprimer. Les artistes, les politiciens, les célébrités les utilisent pour attirer l’attention ou vendre leurs produits», explique-t-il.
A-t-il peur des représailles ? «Non, pas du tout. Il faut reconnaître que les policiers sont au centre de beaucoup de polémiques ces derniers temps», poursuit-il.
En effet, les policiers se sont bien fait critiquer par les internautes à la suite de la publication d’une vidéo démontrant un homme en uniforme de policier dans un état second au volant de sa voiture, par exemple. Ou encore, suite aux nouvelles sanctions, ces mêmes internautes n’ont pas épargné les policiers en postant des vidéos de personnes roulant au volant de leur voiture, les deux mains sur le volant et le pied sur le levier de vitesse.
Ces règlements qui ne passent pas par le parlement
Comment expliquer que des règlements aient force de loi sans passer par l’étape du vote au Parlement ? Cette question taraude plusieurs usagers de la route depuis que des sanctions liées à des infractions au Code de la route ont été rendues plus sévères. Pour répondre à cette question, un parlementaire nous explique que la Road Traffic Act contient une section regroupant tous les «regulations». Ces règlements ont été ajoutés par le ministère des Infrastructures publiques.
«Les techniciens du ministère travaillent avec le State Law Office et d’autres parties concernées pour établir une liste de règlements qui, selon eux, doivent être en vigueur. Une fois établie, la liste est publiée dans la Government Gazette, c’est à partir de cette étape qu’elle a force de loi», souligne notre source.
En revanche, en juillet de cette année, une des mesures prises par le gouvernement a bel et bien été débattue à l’Assemblée nationale. Il s’agit de la réduction du taux d’alcool autorisé au volant. Celle-ci est passée de 50 à 20 milligrammes par 100 millilitres de sang. Cela équivaut à un «peg» de whisky ou à une moitié de verre de bière, dépendant, évidemment, de la taille du verre en question.
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