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Uber: la résistance s’organise alors que le système inspire des start-up locales

15 octobre 2018, 18:15

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Uber: la résistance s’organise alors que le système inspire des start-up locales

Le communiqué de la National Transport Authority, qui se dissocie de l’implantation d’Uber à Maurice, n’a pas apaisé la colère des chauffeurs de taxi. Ce lundi 15 octobre, la Federation of Hotel Taxi Association (FHTA) a déposé une lettre au bureau du Premier ministre (PMO). Cependant, Uber ne sera pas une révolution dans le paysage mauricien. 

La FHTA souhaitent que le gouvernent précise sa position quant à l’arrivée d’Uber à Maurice. Atma Shanto, le représentant de l’association, a déposé une lettre en ce sens au PMO ce matin. Il souhaite que le gouvernement interdise l’implantation de la compagnie à Maurice. Le syndicaliste appelle à manifester ce jeudi 18 octobre devant le bâtiment d’Air Mauritius. Par ailleurs, la General Taxi Owners Union et le Taxi Proprietors Union ont une réunion au PMO concernant le même sujet. 

Modèle économique

Toutefois, si officiellement Uber n’est pas encore installée, son modèle économique existe déjà. Yugo App est un exemple d’ubérisation qui comble ce vide. Yugo App a été lancée par une start-up qui veut démocratiser l’accès à un taxi. La plate-forme recrute elle-même les chauffeurs dûment enregistrés. Cette application permet de commander un taxi pour un trajet spécifique. Le calcul se fait à partir d’un tarif de base de Rs 150, en y ajoutant la somme pour le trajet. Dans certains cas, le tarif est fixe.

Cette application permet de payer directement, par Juice by MCB, ou de recharger son Wallet, soit son portefeuille, avec un montant. Un utilisateur peut prendre jusqu’à trois autres personnes. Un client peut décider à tout moment d’arrêter le trajet ou de changer d’itinéraire. Le tarif sera modifié.

30 secondes pour accepter chez Yugo App

Les chauffeurs qui utilisent Yugo App voient les réservations dans un rayon de 5 kilomètres. Le conducteur a 30 secondes pour accepter la requête. Aussitôt la course acceptée, il faut se rendre immédiatement ou à l’heure convenue. En cas de retard, le chauffeur doit notifier le client dans le service messagerie de l’application.

Yugo précise dans sa foire aux questions que les chauffeurs ont le choix d’accepter ou de refuser une réservation. Si le chauffeur accepte puis refuse de faire un trajet, les frais d’annulation sont à sa charge. Les chauffeurs sont payés tous les vendredis à travers un virement bancaire. Ils peuvent faire la demande d’être réglés en avance.

15 % de commission pour Yugo App

Sur toutes les réservations Yugo App, la compagnie retient 15 % de commission. La start-up compte amortir ses coûts, voire faire des profits, de cette manière. Pour s’inscrire comme taxi, il faut être détenteur des documents, comme sa licence de la National Transport Authority (NTA) et le certificat de caractère. Il n’y a aucuns frais pour devenir partenaire.

Uber, de son côté, propose aussi un service de réservation. Ce système permet à n’importe qui de devenir chauffeur Uber. Il suffit d’avoir une voiture, selon les pré-requis, et un smartphone. Il faut également que le service soit déjà activé dans le pays. Or, tel n’est pas le cas à Maurice. Même si le géant veut exploiter notre pays.

Commission de 20 à 25 % pour Uber

La compagnie permet à un chauffeur détenteur d’une licence de véhiculer des personnes sans restriction et sans base d’opération. La compagnie privilégie les chauffeurs privés et tous ceux qui sont en règle avec un permis de conduire. Uber fonctionne par géolocalisation. Elle permet aux chauffeurs de répondre à une sollicitation d’un utilisateur. Les tarifs sont calculés selon un algorithme basé sur les frais de service et une commission de 20 à 25 %.

Toutefois, Uber peut ajuster le prix ou ajouter des frais. Le prix sera abordable car le client paye un montant fixe. C’est le montant pour le chauffeur qui diminue. Un chauffeur Uber doit pouvoir travailler de longues heures pour réaliser un chiffre d’affaires correct. L’application a eu du succès mais s’est aussi fait éjecter de plusieurs pays en raison de sa concurrence dite déloyale. Toutefois, Uber fonctionne dans de grands pays qui ont un problème de transport en commun.

Limitations d’Uber

Mais à Maurice, Uber est limitée par la base d’opération et la licence de taxi, dont la NTA décide. Pour qu’Uber puisse opérer, la NTA doit éliminer la base d’opération, le fonctionnement par régionalisation, condition pour avoir son permis de taxi. Qui est aussi un parcours du combattant, vu que la NTA l’octroie en fonction de certains critères. Les taxis marrons, considérés comme illégaux, ne peuvent pas intégrer Uber. Ou alors, ce serait illégal…

Les applications mobiles basées sur le modèle économique d’Uber n’arrivent pas à décoller. La raison est que les chauffeurs de taxi se cantonnent à leurs clients habituels, aux abords des gares routières et aux hôtels.

 

Les autres applications

<p style="text-align: justify;"><em>&laquo;Alalila.mu&raquo;</em> fonctionne comme Yugo, sur le même principe de la base d&rsquo;opération et balisage d&rsquo;un rayon dans lequel le client recherche un taxi. Toutefois, le montant pris sur les réservations n&rsquo;est pas précisé. L&rsquo;application mobile et le <em>site web</em> permettent de faire le booking.&nbsp;</p>

<p style="text-align: justify;"><em>&laquo;MyChauffeur App&raquo;</em>, de Rose Hill Transport Ltd, permet de choisir plusieurs fonctions, dont d&rsquo;avoir un Bob pour conduire sa voiture. Le chauffeur vient sur une mobylette électrique pliable. Il y a aussi le service de chauffeur depuis son domicile. <em>&laquo;Book My Cab&raquo; </em>aussi fonctionnait jusqu&rsquo;à récemment. Le système est suspendu temporairement, vu que la compagnie veut offrir un service sur le modèle d&rsquo;<em>Uber.</em></p>