Connaître le secret d’une longue vie rend plusieurs parmi nous curieux. Ainsi, l’express est allé à la rencontre de ce senior qui célébrait ses 109 ans. Au prime abord, nous avons compris que c’est un sage. Kewal Parsad Bisnauthsing se tenait prêt pour nous accueillir dans son salon, en compagnie de proches qui s’étaient déplacés pour célébrer l’événement.

«Vous êtes venus me voir ?» nous dit-il en nous saluant et nous invitant à prendre place près de lui. Peu de temps après, des membres de sa famille sont venus nous rejoindre. Notre vedette du jour ne savait pas encore qu’une surprise lui était réservée.

«Ena karem la, mo ti krwar pa pou koup gato», lance-t-il tout joyeux, en constatant que ses petits-enfants lui avaient commandé un gâteau végétarien. L’aïeul a été gâté comme peut aussi l’être le benjamin de la famille, et ses proches ont poussé la chansonnette avait qu’il ne souffle ses bougies.

Il est également curieux. «D’où venez-vous ? Vous habitez loin ?» nous demande-t-il avant d’enchaîner: «Moi, je suis né à Brisée- Verdière mais pas ici, dans une autre maison. C’est bien après que mon père a acheté ce terrain-ci». Kewal Parsad compte énormément de souvenirs : son enfance, sa jeunesse, sa vie conjugale, ses amis. De presque tout !

À 100 ans au Champ-de-Mars

Il nous conte comment se déroulait la vie auparavant. «Les gens n’avaient pas beaucoup de moyens et ils devaient travailler dur. Ma famille a aussi fait beaucoup de sacrifices et nous étions nombreux. Nous le sommes toujours», dit-il malicieusement. Parmi les membres de sa famille présents: son fils Rajesh, 69 ans, avec qui il vit. Ses brus, sa soeur, son neveu ainsi que son petit-enfant. L’aïeul s’est marié alors qu’il n’avait que 20 ans et il a travaillé d’abord comme planteur de légumes et ensuite comme instituteur à l’école protestante du village. Il a étudié jusqu’à la sixième. Père de six enfants, deux fils et quatre filles, il

compte aussi 11 petits-enfants et quatre arrière-petits-enfants. Son fils aîné est décédé en 2001 et il a perdu son épouse quand cette dernière avait 75 ans. C’est Kreshna, sa fille âgée de 82 ans, qui est désormais l’aînée de ses enfants.

La vie du doyen de la famille Bisnauthsing se déroule calmement avec ses petites habitudes routinières. Il se réveille à six heures et consacre quelques minutes à des prières. Ensuite, il fait une petite marche et en profite pour faire un brin de causette avec ses voisins. Même à 109 ans il est indépendant et entame ses activités seul. Il a tout le temps été végétarien et aime manger le riz, le farata.Kewam Parsad, affirme qu’il ne fume pas, ni ne consomme des boissons alcoolisées. Et encore moins de boissons gazeuses.

Le doyen de la faille aime bien suivre l’actualité et ne rate jamais les bulletins d’information. C’est avec un enthousiasme désarmant qu’il confie que sa passion a toujours été les courses de chevaux. Jusqu’à l’âge de 100 ans, il prenait encore le bus pour se rendre au Champ-de-Mars. Mais depuis quelques années, il a dû cesser. C’est avec émotion qu’il raconte comment il a gagné beaucoup d’argent un jour, grâce à un cheval de l’écurie Gujadhur, nommé ‘Christmas’.

Pour Kewal Parsad, le plus grand bonheur c’est d’être entouré de sa famille. Surtout de ses petits-enfants. Ce dont il se dit très reconnaissant envers Dieu. Avant de prendre congé, on lui dit qu’on reviendra le voir l’année prochaine, pour ses 110 ans. Sa réponse surprend encore plus : il vivra jusqu’à 132 ans. «Un jour, une voisine m’a dit qu’elle avait rêvé que je vivrais jusqu’à 132 ans et cette date est restée dans ma mémoire.»