Mais où est passé le nom de St Martin ? C’est ce que se demandent les habitants du village de St Martin/BelOmbre. Une nouvelle plaque a été plantée à l’entrée du village et sur celle-ci le nom St Martin n’y figure pas. Une décision que digèrent mal les villageois.

Depuis quelques semaines, c’est un sentiment de colère et d’incompréhension qui règne dans ce village car les habitants de même que les membres du conseil et les travailleurs sociaux ne comprennent pas cette décision du conseil de district de Savanne. Didier Cousinery, le président du village, est catégorique.

«Il y a un boycottage de notre village qui est fait par le conseil de district de Savanne, y compris les autorités. Comment peuvent-ils prendre une telle décision sans nous en avertir ?», se demande-t-il. Il estime qu’enlever le nom St Martin est une façon d’éliminer l’identité du lieu. «Tout le monde connaît le village de St-Martin. Cette localité compte environ 1 000 habitants. La plupart des personnes sont nées ici et ce qui se passe est inexplicable. Les autorités doivent revoir cette décision», lance-t-il.

Didier Cousinery ajoute que lorsqu’il a sollicité une explication du président du conseil de district, celui-ci lui aurait lancé que St Martin n’est qu’une localité à Bel-Ombre et donc qu’il n’est pas nécessaire que la plaque porte son nom.

Depuis l’installation de cette nouvelle plaque, les membres du conseil du village, les travailleurs sociaux et les présidents des associations socio-culturelles se sont réunis pour trouver une solution.

Pour le travailleur social Julien Bergicourt, une telle situation est inacceptable. Même son de cloche pour Ravinand Samode, le président d’un temple à StMartin, «le temple porte le nom de St Martin de même que d’autres infrastructures comme des boutiques, les supermarchés, entre autres. C’est notre identité !», s’exclame ce dernier.

Le buzz sur facebook

Suivant l’installation de cette nouvelle plaque, des jeunes ont également fait entendre leurs voix sur les réseaux sociaux. Pour eux, on ne peut pas se permettre d’enlever l’identité attachée à un village aussi brutalement. Certains estiment que cela affectera également leur adresse.

«Lorsque nous donnons notre adresse, le nom St-Martin est mentionné et cette décision pourrait créer une confusion même par rapport à notre adresse domiciliaire», estime Julien Bergicourt.

En tout cas, pour Didier Cousinery, ce boycottage ne concerne pas seulement la plaque, mais c’est également au niveau du village en général que cette décision a été prise. «Ou pa kapav fer kiksoz dan nou landrwa ek by-pass nou mem!», déplore-t-il.

Il rajoute que la semaine dernière un exercice de simulation allait être organisé par le National Disaster Committee en collaboration avec le conseil de district. Mais ce n’est qu’à la veille de l’exercice, tard l’après-midi, que les membres du conseil du village en ont été avisés. «Cela relève de la marginalisation», a-t-il martelé.