Qui dit «lédan platUuuiiIne» dit mâchoire de TchuUiii PwinCess lamoOuuur ou TwiiiIii PrÎNnce vagabOoond. Mais cette mode de chez nous gagne également des hommes et des femmesqui ne sont pasforcément adeptes de la royoss attitude. Témoignages de la bouche des principaux concernés.

Jeune fille vêtue de rouge, longs cheveux noir de jais, sourire dentifrice blancheur ultra bright 3D. Au milieu des molaires et des canines bien alignées: une dent en platine. Schifa, 23 ans, n’est pourtant pas une TchuUiii PwinCess issue du sympathique groupe de nos chers royoss. Elle est simplement une mordue de mode.

A tel point que la Miss a sacrifié sa couronne naturelle. Ça nous en bouche un coin. «Mo lédan ti korek, pa ti piké nanyé. Mo ti ziss anvi swiv lamod…» Elle s’est alors rendue chez un arracheur de dents, communément appelé dentiste, dont le cabinet est situé à Port-Louis. Qui n’avait pas trop la dent longue puisque sa parure en platine-couleur-mercure-ou-Surfeur d’Argent lui a coûté Rs 2 500. Pas de quoi contracter un «prêt» molaire auprès d’une banque.

Qu’en pensent ses proches, ses amis, les lombo ? Schifa, employée de cantine dans une compagnie privée, laisse apparaître le morceau de métal voyant (NdlR, ça fait ting). «Éna dimounn dir mwa li zoli, éna pran nissa, zot dir li koumma vagabon.»

Aux platines cette fois : Isabelle, âgée d’une trentaine d’années. La dent ornée de platine de la TchuUiiitte Madame, est plus discrète, planquée entre la commissure des lèvres et la cavité buccale secrète. Celle qui travaille dans une imprimerie avoue qu’elle a aussi succombé à la tendance «platinesque». «Mo lédan ti gayn kari. Létan dentis inn demann mwa ki kouronn mo lé, monn dir li platinn.» Coût de l’opération séduction orale : Rs 3 500.

Creusons la question, tels des microbes formant une carie : comment expliquer cette variation dans les prix ? Cela dépend des métaux, des alliages, soutient un dentiste. Sur une note incisive, il affirme que les demandes pour les dents en platine sont nombreuses, une affaire en or. Il s’agit en fait d’un savant «mélange» de chrome et de cobalt. «Cela coûte environ Rs 5 000, en comptant les frais du labo.» Oui, parce que, rassurez-vous les couronnes en question ne sont pas fabriquées dans l’atelier d’un forgeron.

L’interrogation demeure : cette tendance aura-t-elle la dent dure ?