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Il était une fois Château Bénarès
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Il était une fois Château Bénarès
En sortant de Camp-Diable et avant d’arriver à Rivière-des-Anguilles, on traverse le hameau de Château Bénarès, un de ces endroits du Sud qui suscitent plein de curiosité.
En déambulant à travers les rues, l’on constate que le patelin est doté de nombreuses infrastructures qui font partie d’une histoire riche. Juste avant l’entrée du village, il y a un rond-point où est située une vielle boutique. Patrick Savrimootoo, un des habitants, confie que celle-ci était effectivement un emblème pour la bourgade.
«Avan, kot tou ban kav ti ena enn laboutik sinwa. Kan la propriété ti pé amenn so bann dimounn, li ti pé amenn sinwa ousi pou ouver enn laboutik kot kapav asté marsandiz krédi», dit-il. Néanmoins, avec la disparition des camps où logeaient les travailleurs, la boutique aussi a fermé ses portes.
L’entrée du village est toujours aussi belle, avec les arbres tout au long de la route. De plus, les habitants semblent aimer cultiver de belles fleurs et autres fougères car devant chaque porte on en retrouve. Après avoir marché pendant une quinzaine minutes, on se retrouve devant le fameux château. À côté duquel se trouve l’ancienne école primaire maintenant convertie en centre polytechnique.
En tout cas, le seul sentiment qui prévaut est celui de la désolation. Déception de ne pas trouver un beau château bien entretenu, mais un bâtiment en pierres, bois et tôle laissé complètement à l’abandon. Les murs ainsi que le toit sont complètement détruits. «Nou gagn sagrin ki sa sato-la inn vinn koumsa. Gouvernman pa’nn fer narien pou sa», lance Vinod Kumar Shiboo. Il ajoute que même si le château est laissé à l’abandon, de nombreux visiteurs viennent au village pour le voir.
Patrick Savrimootoo confie que quelques années plus tôt, certaines personnes n’hésitaient pas à se livrer à des activités louches à cet endroit. Toujours est-il que les habitants et les membres du conseil du village ont pu y mettre un frein.
Le patelin compte plus d’une centaine de maisons, un village hall qui ouvre ses portes les après-midi pour des activités, un jardin d’enfants pas aussi bien entretenu et un terrain appartenant à la propriété Bénarès, qui est utilisé comme terrain de football. Sinon, nous confient les habitants, l’endroit ne dispose pas que du château seulement, quelques infrastructures s’y trouvent toujours, dont un vieux moulin, celui de Bénarès, dont les bâtiments sont utilisés pour abriter des bureaux.
De nombreux habitants se rencontrent à cet endroit pendant le week-end pour des moments en famille, laisse entendre Patrick Savrimootoo. Le lieu compte aussi un grand canal où les femmes font leur lessive quand il y a des interruptions dans la fourniture d’eau et les enfants en profitent pour se baigner. «Avan ti éna plis délo ek li ti danzéré. Mé aster délo ine diminié», dit Patrick.
C’est avec un sentiment de chagrin que l’on quitte Château Bénarès, qui mérite certainement plus de considération.
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