Elle s’appelait Roseline Medor ; elle n’avait que trois ans. La sœur du chanteur de «Péros vert», Ton vié, est décédée lors de la traversée des Chagos à Maurice dans les années 1965-1968. Laurent Ernest, le grand-père du chanteur Boyzini, n’a également pas survécu à ce voyage de quatre jours. Ils ont tous deux été enterrés à Rodrigues, après que le MV Mauritius a accosté au port le plus proche : Port-Mathurin.

Olivier Bancoult, président du Groupe réfugiés Chagos, a récupéré leurs actes de naissance et de décès. C’était lors de son passage à Rodrigues, pour les célébrations des 16 ans de l’autonomie de l’île. Il avait été invité par l’Assemblée régionale.

Lors de son séjour, Olivier Bancoult s’est rendu à l’état civil de Rodrigues pour essayer d’en savoir plus sur ceux enterrés sur l’île. Avec l’aide des autorités à Port-Mathurin, il a facilement pu retrouver l’acte de naissance et l’acte de décès de ces deux personnes.

Ces documents seront ajoutés aux dossiers. Ils contribueront à la revendication du peuple chagossien auprès de la Cour internationale de justice de La Haye en décembre. L’acte de naissance servira, en effet, à démontrer qu’il y a eu discrimination lors de la déportation des Chagossiens.

Le président du Groupe réfugiés Chagos en a aussi profité pour demander au PPS Francisco François d’ériger une stèle en mémoire de ces Chagossiens décédés entre 1965 et 1968 à bord du MV Mauritius et qui sont enterrés à Rodrigues au cimetière d’Anse-aux-Anglais.

Les actes de décès seront remis aux familles des défunts. Olivier Bancoult estime que c'est aussi un devoir de mémoire. Ces traces sont importantes pour ce peuple arraché à ses racines et à sa terre.