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Plaines-Wilhems : des enfants livrés à eux-mêmes
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Plaines-Wilhems : des enfants livrés à eux-mêmes
Le plus grand a sept ans, le plus petit quatre... Ces enfants errent dans les rues, suscitant la sympathie et l’inquiétude du voisinage. Depuis plusieurs mois, les habitants de ce quartier des hautes Plaines-Wilhems ne cessent d’attirer l’attention des autorités sur leur cas. Sans succès. La Child Development Unit (CDU) aurait également été alertée.
Les quatre gamins arpentent les rues du matin jusqu’au soir. Ils occupent une maison abandonnée. «Souvan zot zwe lor simé. Si zot fer enn aksidan? Ki pou arivé lerla?» s’alarment les voisins. «Ou trouvé ki sé bann zanfan ki délésé, éna fwa manzé-mem zot péna ek zot dimann dimounn.»
Mal coiffés, mal nourris, pieds nus, les quatre petits jouaient sur le bas-côté de la route lorsque nous les avons rencontrés, hier, samedi 27 octobre. Le garçonnet de 4 ans s’empresse de venir nous accueillir. Il va à l’école de temps en temps, dit-il, tout comme ses deux sœurs et son frère. Mama ek papa koté ? Leur mère se trouve actuellement à l’hôpital, elle vient d’accoucher de son cinquième enfant. «Nou’nn gagn enn ti frer, li’nn né 1 er di matin», confie son grand frère.
En ce qui concerne la nourriture, les enfants expliquent qu’ils mangent «séki ‘bannla’ doné». «Bann-la», ce sont les bénévoles, les voisins. Comme ils n’ont pas de frigo, parfois «bizin manzé mem si li’nn gaté». Quand il n’y a vraiment rien, ils se retrouvent alors à faire appel à la générosité des passants.
Pourtant, papa lui, travaille, assurent les enfants. Avant, ils habitaient avec leur grandmère qui était âgée, mais elle est décédée. Depuis, ils sont livrés à eux-mêmes. Les voisins, eux, sont remontés. «Ou nek bizin get leta sa lakaz-la pou konpran ki pé arivé laba. Nou népli kapav get zanfan soufer koumsa.»
Nous avons mis la main, par la suite, sur le papa des enfants. Qui affirme que les voisins exagèrent. «Mo fer bann ti travay a drwat a gos pou kapav nouri mo bann zanfan, parfwa pa asé.» Il fait de son mieux pour pouvoir déserter les lieux, car selon lui, «[nou] bann sel dimounn pov dan enn kartié ris isi. Sa déranz zot».
S’il avoue que l’argent vient souvent à manquer, il nie le fait que ses enfants restent seuls, sans surveillance des jours durant. «Mo bizin trasé pou gagn mo lavi. Mo mama ti pé get zot, mé li’nn désédé, mo pé bizin trasé pou get zot ek travay anmem tan, ou pansé fasil sa?»
D’ajouter qu’il sera plus vigilant sur la sécurité de ses enfants désormais, de peur que les voisins n’entament d’autres «démarches».
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