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Ils ont du métier: Faizal Soobhun, le fabricant de portes n’est pas passé par l’imposte
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Ils ont du métier: Faizal Soobhun, le fabricant de portes n’est pas passé par l’imposte
Il a roulé sa bosse, réparé des vélos. Vendu de la nourriture pour pouvoir mettre du beurre dans les épinards. Histoire de prendre le taureau par les cornes, il a élevé des cabris. Pour garder la tête hors de l’eau, il a pêché le poisson. Il ne roule pas sur l’or, mais aujourd’hui, grâce à l’aluminium, il s’en sort. Faizal Soobhun, 52 ans, est un «traser to the square».
Dès son jeune âge, la misère est entrée chez lui sans qu’il ne l’y invite. Il n’a jamais baissé les bras, toujours fait des pieds et des mains pour s’en sortir. Dans son modeste atelier portlouisien où l’on façonne des portails, des impostes, des jeunes gens, âgés entre 20 et 22 ans, tous soudés. Faizal veut offrir à ces «gamins» du quartier une porte de sortie, les encadrer. «Mo koné kiété sa kan ou dan bez, kan ou péna enn bousé manzé. Mo pa lé zot fer mové travay, sonbré dan ladrog. Mo ankouraz zot travay. Mo bann zanfan sa.»
Trois toxicomanes s’en sont sortis grâce à lui, à ce qu’il leur a appris, avoue-t-il avec une modeste fierté. Aider les autres à travers la fabrication d’objets en aluminium, ça vaut tout l’argent du monde. Son compte en banque affiche-t-il une santé de fer ? «Nou resi débat, inn sorti dépi lamizer nwar.» Pas question donc de jeter l’argent par les fenêtres.
Il a démarré son petit business en 2011, après avoir suivi des cours au MITD. La persévérance et l’envie de s’en sortir ont fait le reste. «Zordi, mo fer lili bato an aliminiom tou.» Sinon, le reste du temps, il grimpe à bord de son bateau et va pêcher. «Samem mo pastan sa.»
Dans son T-shirt troué, son short maculé de colle, Faizal respire l’humilité. Sur son visage marqué par les épreuves, le sourire de ceux qui ont vu la lumière au bout d’un très long tunnel. Parce que l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, il se réveille aux aurores, bosse jusqu’au coucher du soleil.
Le week-end est toutefois consacré aux enfants, à son épouse. «Gran-la travay andéor. Tipti ankor lékol, pa koné sipa li pou rod fer sa travay-la.» Un travail grâce auquel Faizal a pu visiter l’Angleterre, où il a suivi des cours. «Nou gagn komann dépi Rodrig tou.»
Combien coûte par exemple un «lili bato» ? Dans les Rs 20 000. Une porte ? Entre Rs 6 000 et Rs 7 000. Après de nombreux coups du sort, des péripéties, Faizal a aujourd’hui son propre toit, sa petite maison bien à lui. L’acharnement, ça vaut son pesant d’or.
Ce qu’il souhaite désormais ? «Mo anvi trouv sa bann zanfanla (NdlR, les apprentis qui fréquentent son atelier) arivé. Mo anvi trouv zot dibout lor zot lipié parey kouma mwa.» Ils y arriveront. Le spécialiste de l’aluminium y croit dur comme fer.
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