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Rodrigues: des fiches de paye émises au nom des 243 Generel Workers licenciés… en 2012

31 octobre 2018, 14:37

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Rodrigues: des fiches de paye émises au nom des 243 Generel Workers licenciés… en 2012

«Bann voler dan biro, dan loto, dan palto, dan sato…». «Bann maloker zot lamé sal.» «Nou pay slip pé marsé mé nou pa gagn lapay, kot larzan-la été?» Autant de slogans que scandaient quelques-uns des «243» dans les rues de Port-Mathurin, Rodrigues, lors d’une marche pacifique, en fin de semaine dernière. Ces ex-General Workers se battent depuis six ans pour que justice leur soit enfin rendue.

Ils sont revenus à la charge après les irrégularités révélées dans le recrutement de 265 General Workers. Et qui ont poussé le Central CID à enquêter.

C’est en décembre 2012 que les 243 ex-General Workers, surnommés «les 243», ont été licenciés par l’Assemblée régionale sans aucune raison apparente et sans indemnisation. L’affaire avait été portée devant le Public Bodies Appeal Tribunal (PBAT) qui avait statué, en février 2015, que leur licenciement était légal et justifié.

«Met nou déor apré tousa bon travay ki nou finn fer pou pei-la, apré répran lézot dimounn, tousala akoz vanzans politik. Léker Rodrigé fonn féray sa, zot pou payé séki zot pé fer nou fami ek nou zanfan traversé.»

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	<figure class="image" style="display:inline-block"><img alt="" height="330" src="/sites/lexpress/files/images/certains-des-ex-general-workers-ont-organise-une-marche-pacifique-en-fin-de-semaine-derniere-a-port-mathurin._.jpg" width="620" />
		<figcaption>Certains des ex-General Workers ont organisé une marche pacifique en&nbsp;<br />
			fin de semaine dernière, à Port-Mathurin.&nbsp;</figcaption>
	</figure>
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N’étant pas satisfaits, ils avaient alors contesté cette décision devant la Cour suprême qui a, en mars 2015, renversé le jugement du PBAT, estimant que leur licenciement était arbitraire et que le PBAT n’était pas habilité à juger cette affaire. Ce qui avait donné un regain d’espoir aux travailleurs licenciés. 

L’affaire a, par la suite, été portée devant la cour industrielle. Depuis, «les 243» luttent toujours pour obtenir un regain de dignité et de reconnaissance.

À ce jour, parmi ces 243 licenciés, il en reste 175 à Rodrigues. Le reste se trouve à Maurice. Interrogés, certains confient que ce qui les rend encore plus perplexes, c’est que quand ils essaient d’obtenir de l’aide financière auprès de la commission de la sécurité sociale afin de subvenir aux besoins de leurs familles, ils s’entendent dire qu’ils n’y sont pas éligibles car ils sont des fonctionnaires et qu’ils ont des fiches de paie. «Nou lapay ankor pé marsé mé nou pa gagn lapay-la, bé kot larzan-la été?» s'interroge l’un d’entre eux. 

Pour eux, il est temps que la Public Service Commission s’occupe de leur cas et que le gouvernement central ouvre les yeux. «Met nou déor apré tousa bon travay ki nou finn fer pou pei-la, apré répran lézot dimounn, tousala akoz vanzans politik. Léker Rodrigé fonn féray sa, zot pou payé séki zot pé fer nou fami ek nou zanfan traversé. Mé mem talon lipié ress lor simin nou pou kontinié marsé, nou pa pou kilé ziska ki nou régagn nou travay, nou rétrouv nou dinité», soutient un autre.  

En dernier recours, ils envisagent une grève de la faim, en simultané avec ceux qui se sont exilés à Maurice, si leurs initiatives n’aboutissent pas.