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Rose-Hill: tuyaux cassés, habitants désespérés

2 novembre 2018, 21:30

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Rose-Hill: tuyaux cassés, habitants désespérés

La puanteur ambiante est insupportable. Dans l’air pollué par la poussière des travaux du Metro Express, les habitants de la rue sir Virgil Naz doivent respirer la bouche ouverte et le nez pincé, depuis lundi. En cause, la rupture d’un tuyau d’évacuation d’eaux usées dans cette région de Rose-Hill. Commerces, maisons, cours, chemins, rien n’a été épargné. Quatre jours après, l’odeur nauséabonde est toujours présente et les habitants de la région ne décolèrent pas.

Muni de son seau et de sa serpillière, Manilall Surdha continue le nettoyage de son «snack» qu’elle tient depuis 20 ans. «Qui va me dédommager pour les dégâts causés dans mon ‘snack’ ? Cela fait quatre jours que je ne travaille pas. Les employés du service sanitaire sont venus encore une fois aujourd’hui (NdlR, hier) et ont tout emporté. Ils ne m’ont laissé que les bouteilles d’eau et de boissons gazeuses ou encore quelques petits sachets de crackers que je peux vendre», confie le commerçant.

Il ne sait pas quand il pourra payer ses employés. «Je ne sais même pas si la semaine prochaine, je pourrai de nouveau opérer. En tout cas, ma famille passe par des moments vraiment pénibles.»

Un peu plus loin, Sunita Atchanah est aussi en pleine réflexion. Son commerce, situé en face de la gare, continue certes à opérer, mais au prix d’une grande difficulté. «Les clients boudent mon restaurant. Avec cette odeur pestilentielle, ils ne viennent pas acheter. La poussière est également omniprésente.» Justement, une équipe du ministère de la Santé sillonne la rue et asperge du produit désinfectant dans divers endroits. «C’est pour éviter les microbes et aussi diminuer l’odeur», confie un fonctionnaire.

Habitant un appartement de cette rue, Olivier Telvar confie qu’il peut aujourd’hui circuler sans trop de souci. «Les employés de la compagnie Larsen & Toubro ont mis des gravats dans la cour. Pendant quatre jours, on pouvait à peine sortir de chez nous. Et si l’on le faisait, il fallait marcher dans cette eau putride.»

Il soutient que son budget a été chamboulé. «À présent, il faut acheter des bouteilles d’eau pour notre consommation. Une dépense imprévue.» Ce dernier soutient que son calvaire est loin d’être fini. «Tant que les travaux liés au Metro Express ne finissent pas, on ne pourra être sûr de rien.»

Contacté, le maire de la ville de Beau-Bassin–Rose-Hill, Ken Fong, souligne que la mairie suit la situation de près. Toutefois, il soutient que la municipalité n’a rien prévu pour aider les personnes dont les commerces ont été affectés. «Il faudra que ces habitants fassent part de leurs doléances auprès de Metro Express Limited.» Il a toutefois ajouté que la situation est retournée à la normale dans la région concernée…