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Trois Bangladais s’évadent: les conditions de détention du Chaland remises en cause

5 novembre 2018, 21:15

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Trois Bangladais s’évadent: les conditions de détention du Chaland remises en cause

Après le Bangladais qui s’est évadé au nez et à la barbe des policiers à Rose-Belle il y a deux semaines, trois autres ont pris la fuite aux petites heures du matin hier, dimanche 4 novembre. Mohammad Hossan, MD Usman Goni et Monir Hossain avaient disparu du centre Le Chaland avant d’être interpellé ce lundi 5 novembre. Ils sont également en situation irrégulière sur le sol mauricien. Incapables de payer leurs billets d’avion, ils étaient sous les verrous.

Selon nos informations, au moins 18 étrangers sont détenus au Chaland. Et dans la nuit de samedi à dimanche, ils étaient surveillés par six membres de la Special Supporting Unit ainsi que par un officier du Passport and Immigration Office. Or, les premiers recoupements indiquent que les surveillants se seraient…endormis ! Ce qui explique que les détenus aient pu s’échapper par la porte de derrière. Celle-ci, selon des sources concordantes, n’aurait pas été verrouillée.

Au-delà de la compétence des surveillants, ils sont nombreux à s’interroger sur les conditions de détention au Chaland. Car au départ, ce bâtiment n’était pas censé être un centre pénitentiaire, mais plutôt un «bungalow» qui appartient à l’État. «Une vingtaine de prisonniers se partagent trois chambres à coucher. D’autres dorment sur des matelas, à même le sol, un peu partout. À l’instar de la cuisine», indique-t-on dans les milieux concernés.

On avance également que la Human Rights Commission (HRC) a dénoncé plus tôt cette année-ci les conditions dans lesquelles se retrouvent les détenus au Chaland. Malgré les recommandations, les autorités n’ont rien fait pour changer la situation.

Interrogés, d’anciens membres de la HRC confirment qu’une visite des lieux a été effectuée et un rapport soumis. Cependant, aucun suivi n’aurait été entamé. Dans les milieux de la police, ils sont nombreux à faire valoir que le centre de détention du Chaland devrait fermer ses portes et ses locataires transférés.

«Ce genre d’incident se produira encore et encore car le centre est dans un état lamentable.Les issues ne sont pas suffisamment sécurisées et encore moins solides. Ce n’est pas un lieu approprié pour garder des détenus. Heureusement qu’ils ne sont pas dangereux», fait-on ressortir. Et de déplorer le «laxisme» des surveillants. Sollicitée, Namrata Teeluckdharry, qui siège à la HRC, est restée injoignable. Idem pour le commissaire des prisons, Vinod Appadu, et le commissaire de police, Mario Nobin.