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Indice Mo Ibrahim: «Sur une base comparative, la performance de Maurice est fantastique»

9 novembre 2018, 22:00

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Indice Mo Ibrahim: «Sur une base comparative, la performance de Maurice est fantastique»

Le secrétaire exécutif de la foundation Mo Ibrahim a rencontré le ministre de la Bonne gouvernance hier, jeudi 8 novembre. Il a évoqué avec Sudhir Sesungkur l’indice dont Maurice a pris la première place.

Est-il vrai de dire que Mo Ibrahim aime beaucoup Maurice?
Nous nous basons sur des données pour compiler notre indice. Pour nous, la bonne gouvernance se mesure en quatre piliers : la sécurité, les droits humains, l’économie durable et le développement humain. Nos données viennent de la Banque africaine de développement, de la Banque mondiale etc. Et si l’on compare Maurice aux autres pays africains, le pays s’en sort bien. Mais il ne faut pas s’arrêter aux points ou au rang.

Comment ça? 
Souvent, les pays ont tendance à seulement prendre en considération leur rang. Bon, ils ont le droit de se vanter, on comprend ! Par contre, il faut aussi qu’il y ait une discussion sur le fond du rapport et de ses trouvailles. Juste parce que les points sont bons ou le rang est bon, ça ne veut pas dire que la performance est fantastique. Il faut rappeler, de plus, que la performance d’un pays est relative à la performance d’autres pays.

Maurice fait-il partie de ces pays? 
Dans l’ensemble, Maurice s’en sort raisonnablement bien. Mais une première place ne veut pas dire qu’on est parfait. Je le redis, sur une base comparative, la performance du pays est fantastique. Mais il faut fouiller, lire le rapport, l’évaluer et comprendre les lacunes. J’aurai une rencontre avec le ministre de la Bonne gouvernance (NdlR : l’interview a été faite avant la rencontre avec Sudhir Sesungkur) et je discuterai des points forts mais aussi des points faibles de Maurice.

Ne tenons-nous pas notre première place pour acquise?
Maurice montre quand même du progrès depuis qu’il est à la tête du classement. Dans certaines sphères, le pays continue à progresser mais il est vrai que dans d’autres, il y a des lacunes. Mais le pays ne doit pas tenir sa première place pour acquise, l’on devrait prendre la performance en considération et travailler sur les lacunes.

«La liberté d’expression est d’une grande importance dans la compilation des données pour l’indice du Mo Ibrahim. Une telle loi compromet la liberté d’expression.»

Comment? 
On ramène tout le monde autour d’une même table et on discute. Le débat ne doit pas être mené par le gouvernement ou la société civile. Il doit être dépassionné. Il ne faut pas s’arrêter au classement, il faut prendre en compte les lacunes. Il faut que les gens qui ne sont pas d’accord avec ce classement puissent aussi se faire entendre.

Les droits humains, selon la fondation Mo Ibrahim, sont un pilier important de la bonne gouvernance. Or, Maurice s’est fait taper sur les doigts par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies… 
Il faut savoir que nous analysons les données en décalé. Donc, le rapport 2018 est pour l’année 2016-17. Les données de cette année seront analysées pour le rapport de l’année prochaine et nous allons certainement prendre cela en considération.

Quid de l’amendement à l’article 46 de l’ICTA Act qui permet à toute personne qui est «annoyed» par une publication de porter plainte? 
La liberté d’expression est d’une grande importance dans la compilation des données pour l’indice du Mo Ibrahim. Une telle loi compromet la liberté d’expression. Et si la liberté d’expression est restreinte, nous prendrons cela en compte.