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En prison depuis plus d’un mois à cause de cinq tweets

16 novembre 2018, 10:00

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En prison depuis plus d’un mois à cause de cinq tweets

Amnesty International a demandé, dans un tweet mardi 13 novembre, la remise en liberté de l’Indien Abhijit Iyer-Mitra. Cela fait près d’un mois que l’homme de 41 ans est en prison. Son crime : avoir posté cinq tweets «satiriques».

Tout a commencé le 16 septembre. Le quadragénaire, qui compte quelque 20 000 followers sur Twitter, a posté cinq tweets, dont une vidéo, jugée «désobligeante», après une visite au temple Konark, datant du 13e siècle, dans l’est de l’État d’Orissa. Ses commentaires jugés «vulgaires» sur le temple et ses sculptures érotiques ayant suscité l’indignation, Abhijit Iyer-Mitra a précisé que c’était une blague et que les dites sculptures étaient «exquises». 

Bien que ses posts n’aient pas été massivement «retweetés» et qu’il n’y ait pas eu de mobilisation citoyenne, deux individus ont porté plainte contre lui, déclarant qu’il a heurté les sentiments des 40 millions d’habitants de l’État. Résultat : le 23 octobre, Abhijit Iyer-Mitra est arrêté sous plusieurs accusations. 

Parmi, «promoting enmity between different groups on grounds of religion and race in a place of worship», «insulting religious feelings» et «public nuisance». Sans compter, «obscene act in a public place». 

Ce n’est pas tout. Il a aussi été inculpé pour avoir filmé dans le temple Konark, en violation d’une loi sur la protection des anciens monuments. Et, cerise sur le gâteau, il a été accusé d’avoir envoyé des messages offensants en vertu de l’Information Technology Act de l’Inde. Et comme si ce n’était pas suffisant, il a été accusé de diffamation en vertu d’une loi très controversée datant de l’ère coloniale…

Bien qu’Abhijit Iyer-Mitra ait présenté des excuses pour «sa stupidité», la police et la cour lui ont refusé la liberté conditionnelle. Une motion en ce sens a été refusé à deux reprises, et même par la Cour suprême. Tandis qu’un juge a fait ressortir qu’il était «plus en sécurité en prison». Un commentaire que Amnesty International a qualifié de «très préoccupant».

Ce cas a suscité la controverse en Inde. D’aucuns estimant qu’emprisonner une personne pour avoir posté des blagues sur les réseaux sociaux, même si celles-ci sont considérées comme étant «offensantes», est une atteinte à la liberté d’expression. Ils dénoncent le climat d’intolérance en Inde.