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Côte-d’Or: le complexe multisport pas au bout de ses peines

16 novembre 2018, 20:42

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Côte-d’Or: le complexe multisport pas au bout de ses peines

Il est décrit comme un «bijou en matière d’infrastructure sportive». Mais à un peu plus de sept mois de la date de livraison, le 31 juin 2019, avant le coup d’envoi des Jeux des îles de l’océan Indien, le complexe multisport de Côte-d’Or, qui s’étendra sur 22,44 hectares, peine toujours à se concrétiser. Résultat : le projet, empêtré dans des litiges sans fin, ne sera pas seulement en retard mais coûtera également plus cher. Mercredi, le bureau du Premier ministre nous a d’ailleurs confirmé que le chef du gouvernement prendrait une décision en février.

L’inquiétude commence à gagner les principaux acteurs engagés dans l’organisation des Jeux des îles de l’océan Indien. Les travaux sont encore au stade préliminaire. «Terminer le chantier en sept mois relève de l’impossible», concède un membre de Mauritius Multisports Infrastructure Ltd, responsable du projet.

Pour ceux qui connaissent la région, les autorités ne disposent pas de sept mois de travail mais beaucoup moins, surtout avec la saison des pluies qui arrive. La période cyclonique aussi pourrait occasionner une interruption des travaux. Des facteurs qui auraient toutefois déjà été pris en considération par les ingénieurs.

De plus, le fait que la région soit propice aux pluies est sujet d’inquiétude car l’état du sol en est affecté. D’où le retard du projet qui est, à présent, estimé à Rs 4 milliards. D’ailleurs l’argile découverte à 30 mètres de profondeur suivant une étude géotechnique a contraint les autorités à jeter à la poubelle le premier design work du complexe. C’est la raison pour laquelle les consultants de l’IOG Infraworks Joint-Venture réclament Rs 100 millions supplémentaires.

Selon nos informations, les autorités n’ont pas encore agréé de payer cette somme. Celle-ci s’ajoute aux Rs 210 millions concernant l’étude de faisabilité du site. Ainsi, le projet, qui est principalement financé par la Chine, coûtera plus cher.

Dans l’hypothèse qu’un coup d’accélérateur soit donné au projet dans les semaines et mois à venir et que le nombre d’ouvriers chinois passe de 400 à 1 000 pour livrer le complexe à temps, certains redoutent que le travail soit bâclé. Ce qui pourrait résulter en une infrastructure ne répondant pas aux normes internationales. Notre interlocuteur évoque d’ailleurs l’exemple de la route Terre-Rouge—Verdun, «qui nécessite maintes et maintes réparations».

Cependant, au niveau du ministère des Sports, on ne prévoit qu’une construction partielle du complexe. Le ministre Stephan Toussaint concède que l’infrastructure ne sera pas complétée à 100 %. Et l’on envisage de nouveaux changements concernant les dates de livraison.

Donc, il se pourrait que la construction de la piscine, du stade de football et de la piste d’athlétisme, soit une nouvelle fois repoussée. La piscine aurait dû être livrée le 13 mai 2019. À noter que la piste d’athlétisme, prévue initialement à l’intérieur du stade, sera une installation adjacente au stade. L’on souligne en outre que si la construction de ces infrastructures s’achève quelques jours avant l’ouverture des Jeux, les athlètes mauriciens n’auront pas le temps de s’acclimater à la nouvelle arène de compétition.

En cas de chantier pas complété, le ministère pourrait appliquer son plan B. Pour la natation, les épreuves se dérouleront à la piscine privée de Médine. Les matchs de football au Stade George V, à Curepipe, et les compétitions de volley-ball au Gymnase Pandit Sahadeo, à Vacoas.