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Élections villageoises: «magouilles» pour retarder l'échéance

25 novembre 2018, 08:00

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Élections villageoises: «magouilles» pour retarder l'échéance

Ce n’est pas demain la veille. Les élections villageoises n’auront pas lieu cette année mais en… 2020. Des amendements seront présentés en ce sens au Local Government (Amendment No. 2) Bill, à l’Assemblée nationale, mardi. Car, selon la loi en vigueur, ces élections doivent se tenir tous les six ans. Le dernier exercice ayant eu lieu en décembre 2012, elles auraient dû être organisées en décembre 2018…

«We have made a provision in the Budget for the holding of Village Council elections, this year. […] So, let’s get ready.» C’est pourtant ce qu’avait déclaré le Premier ministre, Pravind Jugnauth, à l’Assemblée nationale le lundi 25 juin. Cela, suivant une interpellation du député mauve, Rajesh Bhagwan, à ce sujet. Or, le vendredi 21 septembre, le chef du gouvernement devait affirmer que «zamé [monn] dir sa dan Parlman – amwin si ou montré mwa enn repons – zamé monn dir ki pou éna éleksyon vilazwaz […] Monn déza dir ki, le moman venu, nou pu deside». Il répondait à une de nos questions lors d’une conférence de presse organisée à Port-Louis.

Une manoeuvre de marche arrière décriée par Paul Bérenger lors de sa conférence de presse hebdomadaire, hier. Le leader du MMM condamne le renvoi «en catastrophe» de ces élections. «Li ti donn la garanti ki éleksyon pou éna. Li ti fer so fanor (NdlR, fezer)», a-til déclaré. D’ajouter que son parti prend l’engagement, dans le cadre de son programme électoral, de donner plus de pouvoirs à l’administration régionale. «En 2003, il y avait une équipe qui travaillait dessus. On n’avait pas pu le mettre dans la Constitution comme on l’a fait pour l’autonomisation de Rodrigues.»

Pour sa part, le député rouge, Shakeel Mohamed, rappelle que lorsque le Parti travailliste avait renvoyé les élections municipales en 2011, le MSM s’était présenté en grand donneur de leçons. «Nous, on l’avait fait car on amendait la loi. Dans le cas de ce gouvernement, c’est sans raison. C’est de l’hypocrisie par excellence de ces mêmes personnes. C’est du foutage de gueule !»

Le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, laisse entendre que ce serait souhaitable que les échéances de ces élections soient respectées. Car, il s’agit tout bonnement d’une partie essentielle de la démocratie. «Cela dit, il faut tout repenser. Ce serait plus intelligent d’avoir une seule date pour toutes les élections – générales, villageoises et municipales – comme cela se fait à l’étranger. Cela évitera des dépenses et des secousses inutiles.»