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Comptabilité: «La qualification ACCA ouvre des perspectives à travers le monde»

27 novembre 2018, 22:30

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Comptabilité: «La qualification ACCA ouvre des perspectives à travers le monde»

Non, il n’y a pas autant de risque de fuite de cerveaux dans la filière comptabilité. C’est ce que soutient Madhavi Ramdin-Clark, qui ajoute que les possibilités d’avenir ne manquent pas à Maurice. Elle fait le point sur la profession.

Deux de vos étudiants, Amina Bibi Saadya Dousoruth et Keshav Rao China-Appadu, se trouvent sur la liste des meilleures performances mondiales à l’issue des examens de l’Association of Chartered Certified Accountants (ACCA). En quoi l’aspect compétition dans ce programme est-il pertinent?
La compétition ne fait pas partie intégrante de la qualification ACCA. Mais nous tenons à reconnaître symboliquement les efforts de nos meilleurs étudiants. Nous récompensons donc simplement celles et ceux qui ont obtenu les meilleurs résultats à chaque examen et sur l’ensemble de l’année.

Si compétition il y a, c’est sans doute celle que s’impose chaque étudiant en voulant donner le meilleur de lui-même pour maîtriser les connaissances et compétences que lui apporte le cursus de l’ACCA. Et la meilleure récompense est finalement celle apportée par les perspectives d’emploi et la reconnaissance d’expertise qu’entraîne le succès à la fin du cycle complet d’études.

Qu’est-ce qu’on attend d’un jeune à la fin de son programme de formation comptable et qui va faire son entrée sur le marché du travail ?
Le jeune qui a complété tous les niveaux d’études de l’ACCA acquiert une qualification professionnelle de haut niveau, équivalente à un Master britannique. Il dispose ainsi d’une forte connaissance en comptabilité qui lui permettra de bien s’intégrer dans le monde du travail.

De plus, une bonne partie de ces étudiants, à Maurice, travaillent déjà. En ajoutant à leur qualification une expertise professionnelle démontrée sur une durée minimale de trois ans, ils peuvent aussi devenir membres d’ACCA, et donc experts-comptables. Ce qui leur permet d’intervenir à un plus haut niveau.

Lorsque des voix se lèvent pour réclamer la responsabilité du comptable en cas de fraude, l’on évoque, en guise de défense, le fait que le contrôle aurait dû se faire au niveau de la vérification des comptes. Jusqu’où la responsabilité d’un comptable devrait-elle être engagée?
C’est évidemment un sujet délicat. La fraude n’est jamais liée à une seule cause ou un seul aspect dans ce domaine très complexe qu’est la comptabilité, y compris l’audit. La détection de fraude peut être très difficile et c’est encore plus compliqué en ce qui concerne certains mécanismes de malversations. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles existe la spécialité qu’est le «forensic accountancy», qui est utilisé pour retracer le modus operandi et d’autres aspects des fraudes financières.

Comment voyez-vous la question de fuite des cerveaux au niveau de l’ACCA?
Il y a un grand nombre de personnes qui complètent la formation ACCA chaque année, dans de nombreux pays. Notre présence couvre 180 territoires. La fuite des cerveaux n’est donc pas un problème majeur.

La possibilité de travailler sous d’autres cieux est certes attrayante pour certains. Et puisque la qualification ACCA est demandée dans plus de 150 pays, elle ouvre évidemment des perspectives à travers le monde. Mais, à Maurice même, il y a suffisamment de possibilités de faire carrière dans la comptabilité et la finance, y compris sur les marchés internationaux. Du coup, il n’y a pas, ici, de véritable fuite des cerveaux.

«À Maurice même, il y a suffisamment de possibilités de faire carrière dans la comptabilité et la finance, y compris sur les marchés internationaux. Du coup, il n’y a pas, ici, de véritable fuite des cerveaux.»

Mais il y a aussi le fait que vivre des expériences professionnelles dans des contextes divers et variés fait partie des caractéristiques de la Génération Z, qui inclut des jeunes qui débutent ou veulent débuter dans cette profession. Nos recherches démontrent à quel point cette catégorie de jeunes est ambitieuse et attentive aux opportunités qui permettent de changer de job tous les deux ans, tout en étudiant la possibilité de se mettre à leur propre compte par la suite

Quelle est l’incidence des nouvelles technologies sur le métier de comptable ?
L’intelligence artificielle et les nouvelles technologies n’entraîneront pas la fin du métier d’expert-comptable. Cette profession a toujours, au contraire, été à la pointe de l’adoption des technologies, au profit des entreprises et des clients qu’elle sert.

Par contre, il faut reconnaître la rapidité et l’ampleur des changements technologiques. Mais la technologie ne peut remplacer toutes ces compétences et, surtout pas, les relations humaines qui permettent de mener certains projets avec succès.

«L’intelligence artificielle et les nouvelles technologies n’entraîneront pas la fin du métier d’expert-comptable. Cette profession a toujours, au contraire, été à la pointe de l’adoption des technologies.»

La technologie ne permet pas, par ailleurs, d’interpréter les données avec la fiabilité et la sécurité nécessaires, comme le ferait une personne. La profession de comptable tient donc là une occasion de mettre la technologie à profit pour plus de valeur ajoutée.

Quels seraient les changements à venir avec l’apport de la technologie?
La technologie permettra de faire évoluer les fonctions à plus forte valeur ajoutée, telle l’analyse et l’interprétation de données. Les experts-comptables devront donc maintenir leur haut niveau technique et posséder, en parallèle, des aptitudes professionnelles et personnelles qui donneront plus d’efficacité à des qualités techniques. Le besoin pour l’interprétation humaine va grandir et cette qualité sera toujours de première importance.

Au fur et à mesure que les fonctions de base seront automatisées, le rôle de l’expert-comptable changera et sera encore plus qu’aujourd’hui lié à des fonctions stratégiques de l’entreprise, au-delà du traitement des chiffres.

Il leur faudra donc de plus en plus de connaissances et de compétences dans les nouveaux modèles basés sur le blockchain par exemple, ou le reporting en temps réel. Sans compter l’analyse prédictive ou encore l’utilisation plus grande de la vidéo et des réseaux sociaux pour le partage d’information, la collaboration ainsi que pour convaincre les partenaires.