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Metro Express: les commerçants montent au front

28 novembre 2018, 22:12

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Metro Express: les commerçants montent au front
 
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Trente-deux plaintes ont déjà été reçues dans le sillage des travaux du Metro Express. Tandis que les commerçants affûtent leurs armes pour s’en prendre à Larsen & Toubro après les pertes encourues.

Une dizaine de commerçants, excédés, s’engagent sur la confrontation légale face aux pertes encourues depuis le début des travaux du Metro Express. C’est ce qu’indique Ismet Abdoolah, secrétaire de l’association des commerçants. Alors que, déjà, sur 32 plaintes reçues, 22 sont liées à Rose-Hill et Barkly et que quatre autres sont ceux qui opèrent un business, a révélé le ministre des Infrastructures publiques Nando Bodha, hier lors de la Private Notice Question (PNQ). Il évoquait les réclamations de Rs 10 millions des habitants de sir Virgil Naz à Larsen & Toubro (L&T).

Selon Ismet Abdoolah, les marchands lésés sont surtout ceux opérant du marché de Rose-Hill au rond-point du Central Electricity Board (CEB). «Nous avons déjà pris contact avec notre homme de loi de la firme Appleby. Nous n’avons pas encore pensé au montant mais nous allons en discuter avec notre avoué», ajoute le secrétaire de l’association des commerçants.

Face au calvaire qu’elle endure, Euretta Hazareesingh, autre commerçante de Rose-Hill qui loue deux emplacements sous le nom de La Caravane II Ltd dans le bâtiment Korimbocus depuis 1994, envisage également la voie légale face au silence des autorités.. «Étant dans une position difficile, nous avons dû fermer nos locaux car il n’y avait pas de vente.»

Selven, un autre commerçant du côté du marché de Rose-Hill se spécialisant dans les chaussures, confirme que son business a été secoué par les travaux. «Nou bizness inn bésé par 60%.» Kamini Bhauruth, propriétaire d’une agence de voyages se trouvant en face de la place Margéot, s’est regroupée avec des propriétaires du bâtiment pour réclamer des dommages pour pertes encourues. «C’est difficile pour les clients de venir chez nous. Quand il y a des fouilles, les tables vibrent.»

Autre commerçant affecté : la propriétaire du magasin Busy B à Vandermeersch. Elle avait en- voyé une missive à Metro Express Limited (MEL) le 12 novembre arguant que son chiffre d’affaires a chuté de 40 % comparativement à l’année dernière. Selon elle, ses pertes, d’avril 2018 à juillet 2019 se situent autour de Rs 6,6 millions. Avec la fermeture de la rue Vandermeersh, d’octobre à mi-novembre, la situation a empiré. Et, selon elle, pour la période festive, son chiffre d’affaires devrait chuter de 60 %. Déjà, elle a dû réduire sa production d’environ 1 100 unités par mois, à cause d’une baisse dans les ventes.

Avec la période festive, l’Association des commerçants par le biais d’une lettre envoyée aux autorités a demandé un arrêt des travaux du 21 au 31 décembre. «Nous leur demandons de rétablir les voies d’accès. D’enlever les feuilles de tôle qui barricadent les commerces dans la mesure du possible», déclare Ismet Abdoolah.

Du côté de L&T, l’on affirme que les travaux seront adaptés à la période festive. «Si nous agréons à la demande des commerçants, c’est 10 jours de retard. Ce qui implique 10 heures de travaux par jour. Notre plan de travail a été établi. Nous allons travailler sur des sites qui ne sont pas affectés», indique-t-on.

 

«Nou pré pou kit lakaz alé» 

<p>Ils étaient loin de se douter que leur vie allait virer au cauchemar avec les travaux du Metro Express. Et qu&rsquo;ils allaient revivre les débordements d&rsquo;eaux usées. Les habitants de la rue sir Virgil Naz, à Rose-Hill, sont dégoûtés et s&rsquo;apprêtaient, à hier après-midi, à vivre une soirée dans la peur de voir toutes ces matières fécales envahir leurs cours avec les fortes averses. Hier, durant la journée, à pas moins de trois reprises, ils ont été surpris par ces débordements d&rsquo;eaux usées. Déjà, au matin, ils se sont réveillés avec une odeur nauséabonde et ont découvert l&rsquo;ampleur des débordements. À 9 h 30, laWastewater Management Authority (WMA) était à pied d&rsquo;œuvre. Selon Irfane Atchia, sa famille s&rsquo;est réveillée en sursaut à 2 heures du matin par le bruit des pompes<em>. &laquo;(&hellip;) C&rsquo;est à 5 heures du matin que nous sommes sortis pour constater qu&rsquo;il y avait encore un débordement d&rsquo;eaux fécales. (&hellip;) Ce n&rsquo;est pas facile. Il y a de l&rsquo;eau sale devant la porte. Cela sent mauvais et mon commerce est très affecté par cette situation</em>&raquo;, dit ce technicien automobile, habitant et opérant dans cette rue. Vers 10 heures, la situation était sous contrôle. Pour dégénérer à nouveau vers 14 heures.&nbsp;</p>

<p>Ally Abdool, habitant sir Virgil Naz depuis 42 ans, regarde la scène avec découragement. <em>&laquo;Nou pré pou kit lakaz alé&raquo;</em>, laisse-t-il entendre. L&rsquo;égout qui se trouve près de la porte d&rsquo;entrée de sa maison ne cesse de relâcher des eaux usées. &laquo;<em>Nou népli kapav kwi, nou népli kapav manzé bien (&hellip;). Li pa fasil.</em>&raquo; Avant de déplorer que le ministre Nando Bodha ne soit jamais venu les voir et qu&rsquo;il ne connaît pas la situation dans laquelle ils se trouvent. &laquo;<em>Zot pa la é zot p dir sitiasyon lor kontrol. Ou trouv sa lor kontrol ou?</em>&raquo; renchérit Atchia, installé au comptoir de sa boutique.&nbsp;</p>

<p>Du côté de MEL, l&rsquo;on explique que les récentes fortes pluies ont causé une accumulation au niveau du tamis qui filtre les débris. Du coup, vers 5 heures du matin, il y a eu ces débordements. Les équipes d&rsquo;urgence ont été dépêchés sur place et cinq camions de la WMA ainsi que des véhicules privés loués par L&amp;T ont été mobilisés. &laquo;<em>Toutes les précautions sont prises pour gérer ce type d&rsquo;incident durant les fortes pluies</em>&raquo;, fait-on ressortir à MEL.&nbsp;</p>