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Oliver Thomas: «On souhaite un jour fermer boutique par manque de plastique à recycler»

4 décembre 2018, 21:38

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Oliver Thomas: «On souhaite un jour fermer boutique par manque de plastique à recycler»

Oliver Thomas est un jeune entrepreneur, qui a décidé de s’attaquer à la pollution au plastique. Exaspéré par les bouteilles et le plastique à usage unique, qui jonchent tous les recoins de Maurice, il a lancé un projet pour l’achat d’un granulateur afin de recycler le plastique et en faire de nouveaux objets.

Pourquoi vous êtes-vous intéressé à ce granulateur (pelletizer) ?
Étant un jeune engagé dans le social et activiste politique, et étant un passionné de mon pays, je trouve que nous manquons considérablement de conscience et d’éducation par rapport à la pollution.

 Je ne peux plus attendre que le gouvernement ou que d’autres fassent le pas. J’ai décidé d’aller de l’avant. En discutant avec un ami de retour d’un voyage d’Europe, j’ai pris connaissance de plusieurs techniques nécessitant peu d’outils mais qui ont un impact considérable sur notre environnement et nos citoyens. Et cela, en permettant de créer des emplois et d’en tirer un revenu pour étendre cette démarche et prendre d’autres initiatives.

Que fait cette machine ?
La machine écrase tous les objets en plastique et en facilite l’utilisation à d’autres fins, comme la création de jeux, ou d’autres items pour la construction de bâtiments. Après plusieurs négociations avec des professionnels, des espaces m’ont été proposés à Coromandel et au Morne pour démarrer le projet de recyclage et commencer la fabrication d’objets à partir du plastique recyclé. Ceux-ci seront proposés à la vente.

Quelles ont été les difficultés rencontrées ?
Tout a été difficile. Je ne viens pas d’une famille aisée. Il m’a fallu faire preuve de détermination, d’ambition, de bonne volonté et de positivité pour lancer ce projet et le mener à bien. Avec le soutien et l’aide des citoyens et de nos sponsors, Pinwo Cargo Ltd pour le fret, Neetoo Industries et l’association Nou le Morne pour les espaces et diverses promesses de collaboration, ce projet est presque abouti. Ayant un but social, ce qui me chagrine c’est de ne pas avoir obtenu le soutien du gouvernement pour les jeunes entrepreneurs. J’ai 25 ans mais j’ai rencontré plusieurs obstacles sur ma route et j’ai dû batailler pour les surmonter. Par exemple, les procédures de la douane, les différents frais, le manque d’explications claires sur les sites, entre autres. Mais avec la force et le soutien des différents acteurs citoyens, j’ai pu continuer et nous avons enfin notre broyeuse (pelletizer).

C’est cette machine, qui transformera le plastique en boulettes réutilisables.

Comment avez-vous fait pour commander la machine ?
Je suis passé par un ami actuellement en Chine pour récupérer la machine, et sa compagnie a gracieusement payé les frais de transport et de manutention.

Comment le projet a-t-il été financé ?
Grâce à la générosité des citoyens, de mon meilleur ami, Olivier Perrine, d’un jam organiser à la plage de Tamarin pour recueillir des fonds et j’ai aussi puisé de ma poche. Le projet a tout récemment reçu des donations de l’association Nou le Morne.

Où sera-t-elle installée ?
Une partie du processus aura lieu à Coromandel et l’autre partie au Morne jusqu’à ce que l’on puisse amasser assez d’argent pour commander et placer suffisamment de machines dans des espaces de recyclage à travers le pays, à promixité de la population pour qu’elle n’ait pas trop de route à faire pour se débarrasser de ses déchets en plastique. Ce qui fera les gens interagir avec nous. Je suis prêt à collaborer avec d’autres personnes intéressées à prêter main-forte dans ce business éthique.

Où les gens pourront-ils déposer leurs déchets plastiques à être broyés ?
Nous achèterons éventuellement le plastique du citoyen. Nous laisserons le soin à des tierces personnes de ramasser le plastique pour nous. Cette mesure reste en phase d’étude pour le moment.

Quelle sera la suite du projet ?
Nous voulons créer un business de proximité qui nous permette d’interagir avec le public, qui soit proche de son quotidien et éduquer et sensibiliser. J’ai aussi pu contracter différents partenariats, dont un avec une usine pour le rachat du plastique à des fins de fabrication de poubelles. J’ai aussi établi un contrat avec une association en vue de créer divers objets pour les maisons sociales au Morne, ce qui aidera grandement ce projet à l’échelle nationale. Si on se prend à rêver, on souhaite un jour pouvoir fermer boutique par manque de plastique à recycler.