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Affaire Boskalis: «L’ICAC a procédé à l’arrestation de Chady sous pression…»

6 décembre 2018, 18:00

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Affaire Boskalis: «L’ICAC a procédé à l’arrestation de Chady sous pression…»

 

«Ce sont les partis politiques et la presse qui ont mis la pression pour que l’ICAC procède à son arrestation. Mon client a été arrêté sous pression…» L’avocat de Siddick Chady a été catégorique lors du contre-interrogatoire du Chief Investigator (CI) Seeruthun, de la Commission anticorruption (ICAC), ce jeudi 6 décembre. C’était en cour intermédiaire, dans le cadre du procès intenté à l’ancien Chairman de la Mauritius Ports Authority (MPA) et à l’ex-haut cadre de la MPA, Prakash Maunthrooa, dans l’affaire Boskalis.

Me Said Toorbuth a voulu savoir si une enquête avait été menée sur les comptes bancaires de son client. Le CI Seeruthun a répondu qu’il n’y avait eu aucun transfert effectué par la compagnie Boskalis sur le compte de Siddick Chady à Maurice ou à l’étranger.

«Pourquoi l’ICAC s’est-elle empressée de procéder à l’arrestation de mon client ?» a voulu savoir Me Toorbuth. Le CI de l’ICAC d’expliquer que c’est un article de presse qui avait déclenché toute cette affaire. Il devait aussi évoquer la déclaration de Gilbert Philippe à l’ICAC. Ce dernier avait, pour rappel, déclaré à la police avoir prêté une somme de 25 000 euros à Siddick Chady, alléguant que ce dernier se trouvait en difficulté financière. Au dire du CI, l’ICAC a procédé à l’arrestation de Siddick Chady pour pouvoir le confronter aux preuves et documents.

 «Traitement spécial»

L’homme de loi a également souhaité savoir si le Directeur des poursuites publiques (DPP) avait conseillé de ne donner suite à l’enquête sur Siddick Chady. «You have sent recommendations that Accused N0 1 be prosecuted… The DPP didn’t follow the recommendation?» s’est enquis Me Toorbuth. Réponse du chef inspecteur Seeruthun : le DPP avait plutôt demandé que le dossier soit référé à la police.

Le CI de l’ICAC peut-il prouver ses dires quant à la décision du DPP ? À cette question de Me Toorbuth, il devait indiquer qu’il n’avait pas vu le dossier envoyé par le DPP. «The ICAC wasn’t authorised to prosecute the accused?» a insisté la défense. Le CI Seeruthun de répondre : «No, it was not to continue the investigation.»

Autre question, cette fois sur le fait que deux autres personnes, en l’occurrence Gilbert Philippe et l’ancien conseiller municipal Bashir Nazeer, étaient poursuivies provisoirement devant la Cour. Le chef inspecteur de l’ICAC a alors avancé qu’il n’y avait aucun élément incriminant contre eux, d’où la raison pour laquelle les accusations ont été rayées. «Le représentant local de la firme Boskalis, Raymond Lagesse, a bénéficié d’un traitement spécial. Aucune enquête sur lui, ni n’a-t-il été sollicité pour donner sa version des faits sur cette affaire de corruption», a lancé l’avocat.

Le procès se poursuivra demain, vendredi 7 décembre devant la magistrateWendy Rangan, et les 5,6 et 7 mars 2019.