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Établissements privés: les inscriptions en baisse, le personnel découragé
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Établissements privés: les inscriptions en baisse, le personnel découragé
Une distribution équitable des élèves dans les collèges du privé et ceux du public. C’est ce que préconise Basheer Taleb, président de la Fédération des managers des collèges privés. Il est d’avis que bon nombre d’élèves se tourneront vers les collèges d’État. «Il y a une perception qu’il faut absolument envoyer son enfant dans un collège d’État. Or, il y a une catégorie de ces collèges qui ont un niveau moyen. Ce n’est que lorsque les enfants sont mis à la porte qu’ils viennent vers nous. Et on les accepte.»
Basheer Taleb soutient qu’il faudra attendre les examens de rattrapage du Primary School Achievement Certificate (PSAC) pour voir plus clair sur le nombre d’élèves dans les différents collèges de l’île. «Cette fois-ci, il y a moins d’élèves que l’année dernière. Et le taux de réussite a aussi baissé. Les autres collèges d’État vont rafler beaucoup de places. Sans compter que les collèges confessionnels ont leur clientèle traditionnelle», laisse-t-il entendre. Mais déjà, il explique que certains managers des établissements du privé sont inquiets. La raison est qu’il y a des collèges qui, d’année en année, accueillent moins d’élèves. Et de ce fait, il y a un découragement.
Meilleure visibilité
Selon Basheer Taleb, il y a une compétition entre les collèges d’État et ceux du privé. À son collègue, Harris Bachwa, porte-parole de la fédération, d’ajouter qu’il y a entre 30 et 40 % des noms envoyés par le Mauritius Examinations Syndicate qui ne répondent pas à l’appel le jour de l’inscription. «Il aurait dû y avoir une conscientisation entre le ministère de l’Éducation et nous, les collèges privés, afin que chacun puisse vanter ses mérites, et les parents auraient eu une meilleure visibilité. Ce qui allait pouvoir les guider dans leur choix. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’on pourra avoir une réelle régionalisation», déclare le président de la fédération.
D’ajouter que les collèges privés n’ont rien à envier à ceux gérés par l’État. «Il y a très peu qui traîne derrière. Ceux concernés sont ces collèges qui louent leur emplacement. L’amélioration des infrastructures, par exemple, ne dépend pas d’eux. L’État aurait pu leur venir en aide en ce sens», propose Basheer Taleb.
Pour sa part, Vinod Seegum, président de la Government Teachers’ Union, est d’avis que la régionalisation aurait dû être une mesure temporaire pour stopper la course folle vers les Star Colleges. Or, la course nationale est devenue une course régionale. «Ce qu’il nous faut c’est ramener les différents collèges au même niveau. Il doit aussi avoir une unité qui se chargerait de monitor et faire des recommandations en ce sens.»
La quête pour les meilleures écoles
Suite à l’annonce des résultats du Primary School Achievement Certificate (PSAC), mercredi, plusieurs parents ont entamé des démarches en vue d’un changement du collège attribué à leurs enfants. À jeudi, le collège Hindu Girls’ de Curepipe, qui figure parmi les trois collèges les plus prisés de la zone d’éducation n°3, avait reçu une cinquantaine de demandes. «On choisit les meilleurs résultats tout en veillant à ce que les critères soient respectés. Si la majorité des demandes a été faite par des parents habitant les environs du collège, certaines proviennent aussi de ceux qui habitent dans des endroits du Sud tels que L’Escalier et Chamouny», affirme l’assistant recteur, Vidiaduth Bundhun.
Idem pour le collège St-Joseph, qui fait aussi partie des trois collèges les plus en demande de ladite zone. «On a reçu 240 demandes, notamment des parents habitant des endroits tels que L’Escalier, Baie-du-Cap, Chemin-Grenier et Vieux-Grand-Port», déclarait la rectrice, Dominique Seblin, jeudi. Ces demandes, selon les deux responsables de collège, s’expliquent par le fait que leurs institutions respectives sont connues pour leur discipline et leurs infrastructures appropriées.
D’autre part, il existe également des collèges qui risquent de perdre des inscriptions car les parents cherchent mieux pour leurs enfants. Tel le collège Universal. Tout comme les années précédentes, cet établissement, situé à Rivière-du-Rempart, a reçu une trentaine de demandes. «Déjà que la population estudiantine est en baisse, on risque de ne pas pouvoir remplir le quota de 50 % fixé par le gouvernement. En voyant certains résultats, on sait que ces collégiens ne vont pas venir apprendre chez nous. Leurs parents iront leur trouver de meilleurs collèges», concède sa rectrice, Anjanee Bolakee-Bhowon. Dans le passé, le collège faisait provision pour sept nouvelles classes, cette fois-ci, il n’en a fait que pour cinq. «Sur le long terme, cette baisse aura des conséquences. L’avenir des collèges privés comme le nôtre est incertain.»
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