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Rémunérations: Murielle Ravina, la Miss qui ose déroger à la règle

17 décembre 2018, 21:00

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Rémunérations: Murielle Ravina, la Miss qui ose déroger à la règle

Murielle Ravina fait de nouveau parler d’elle. À peine rentrée, celle qui a porté Maurice et Rodrigues au Top 12 de Miss Monde en Chine a fait savoir à ION News, jeudi, qu’elle a mis un terme au contrat qui la liait avec le comité organisateur de Miss Mauritius. Contrat qui devait prendre fin en 2019.

Ensuite, la jeune femme de 23 ans entend demander une rémunération «pour tout ce qui est médiatisé», arguant qu’elle a dû renoncer à son emploi en devenant Miss. Cette dernière déclaration a suscité son lot de commentaires mitigés sur Facebook. D’un côté, il y a ceux qui, comme Véro Ni Ca, s’interrogent : «Déjà la grosse tête ???» De l’autre, ceux qui, comme Jean-Yvan Marechal, apportent leur soutien : «(...) Qui pourrait accepter de représenter son pays durant un an sans un sou ? C’est au concours Miss Mauritius de savoir mieux aider sa représentante durant son année de règne. S’il ne la soutient pas comme il faut, tant pis.»

Et la principale concernée dans tout cela, comment accueille-t-elle les réactions suscitées depuis sa décision de monnayer son image dans la presse ? «Je ne vais pas monnayer les interviews mais les reportages où on mettra en avant mon image. Une image que je veux mettre au profit de mon association que j’ai créée à Rodrigues en faisant de ma passion mon métier», déclare Murielle Ravina au téléphone, vendredi.

Soulignons que la Miss ne nous a pas facturé un sou pour les questions qu’on lui a posées. Ce, même si elle n’a pas répondu à toutes. À l’instar de la rupture de contrat avec le comité organisateur de Miss Mauritius. «Je n’en dirai rien pour l’instant. Je ferai une conférence de presse pour éclaircir tout ça.» Si Murielle Ravina préfère se taire sur ce sujet pour l’instant, dans son entourage, des langues se sont déjà déliées.

Dans l’express du 12 décembre, Madelaine Allas, la grand-mère de la Miss World Mauritius, a dénoncé le manque d’encadrement par le comité de Miss Mauritius qu’a subi sa petite-fille en participant à ce concours international. «C’est moi qui ai dû couvrir ses dépenses avec ma pension de vieillesse et quelques petits boulots. Depuis qu’elle a gagné Miss Maurice elle n’a reçu qu’un parfum. Murielle a dû choisir entre être la Miss World Maurice et son emploi. On ne l’a pas aidée. Impossible de compter combien on a dû dépenser.» Poursuivant que ce n’est que le jour du départ de Murielle Ravina pour la Chine, que Primerose Obeegadoo a remis Rs 10 000 à cette dernière.

Yoni Félicité, le coach de Murielle Ravina depuis que celle-ci a 16 ans, abonde dans le même sens. «Murielle et sa grand-mère se sont toujours débrouillées seules depuis qu’elle est devenue Miss Mauritius jusqu’à ce qu’elle fasse ses preuves à Miss World. Y compris pour ses déplacements entre Rodrigues et Maurice. Pareil pour les cadeaux. J’ai trouvé étrange que Murielle ne reçoive pas de cadeaux comme les années précédentes, y compris, une voiture et plein d’autres choses.»

Depuis vendredi, nous avons essayé d’avoir la version de Primerose Obeegadoo. Le courriel que nous lui avons adressé et nos nombreux appels sont restés sans réponse.

Nous avons sollicité Ameeksha Dilchand, Miss Mauritius 2011, qui a aussi fait partie du comité organisateur de Miss Mauritius, aux côtés de Primerose Obeegadoo.

Pas de volontariat

Notre interlocutrice, qui félicite d’abord Murielle Ravina pour «avoir fait ce qu’aucune autre Miss n’a réalisé durant les 20 dernières années», dit comprendre sa réaction en ce qui concerne la facturation de son image. «Murielle, que je connais depuis longtemps, est une très bonne fille et elle est très humble. Ce n’est pas vrai de dire qu’elle a pris la grosse tête. Au contraire, elle a été honnête de dire qu’elle préfère être rémunérée car elle le fait comme un emploi comme c’est le cas ailleurs. Dans le monde des concours de beauté, il n’y a pas de volontariat

Ameeksha Dilchand cite la fois où en tant qu’organisatrice, elle a fait venir Miss Supranational 2014 à Maurice. «J’ai dû payer de 2 000 à 5 000 dollars (NdlR : Rs 68 600 à Rs 171 000), voire, plus, pour qu’elle se déplace ici afin de participer à mon événement

Par contre, pour facturer la presse, Ameeksha Dilchand ne partage pas l’avis de l’actuelle Miss. «J’ai accordé beaucoup d’interviews et je n’ai jamais pensé à demander une rémunération, que ce soit pour un entretien ou pour un reportage car pour que les Mauriciens nous respectent, il faut savoir que la presse a un grand rôle à jouer. Il faut respecter la presse, sinon elle ne va pas nous respecter. Mais, c’est le choix de Murielle.»

Concernant le manque d’encadrement du comité organisateur de Miss Mauritius pour participer à un concours international, la Miss Maurice 2011 affirme qu’il en a toujours été ainsi, s’agissant de la garde-robe de la participante. Elle tire son chapeau à la grand-mère de Murielle Ravina pour les sacrifices qu’elle a faits pour sa petite-fille.

«J’ai fait deux concours internationaux. À chaque fois, j’ai confectionné ma garde-robe. Même l’organisation internationale n’impose pas au comité organisateur national de fournir une garde-robe complète. Comme Murielle, les Miss précédentes ont aussi fait des efforts pour la garde-robe.» Ameeksha Dilchand consent qu’un effort doit être fait de ce côté de la part du comité organisateur.