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Le PM attendu au tournant dans la lutte contre les drogues et le VIH/sida
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Le PM attendu au tournant dans la lutte contre les drogues et le VIH/sida
Le conseil, qui sera présidé par Pravind Jugnauth, doit travailler au plan d’action en matière de VIH/sida et au nouveau Master Plan sur les drogues. L’instance devrait se pencher sur la réduction de l’offre, les drogues synthétiques, le dépoussiérage de la loi et la réhabilitation entre autres. Les ONG espèrent des mesures efficaces après des années d’immobilisme.
Longtemps attendu, le High Level Drugs and HIV Council a été mis sur pied et annoncé lors du dernier Conseil des ministres. Il sera présidé par le Premier ministre. Pravind Jugnauth devrait tenir sa première réunion avant la fin de l’année, indique-t-on au niveau de l’hôtel du gouvernement. L’une des premières mesures concernera l’introduction d’une Drug Prevention Education dans le cursus scolaire dès le primaire.
Apres plusieurs années marquées par un certain désordre et de l’immobilisme, les organisations non gouvernementales (ONG) espèrent à présent des mesures fortes, concrètes et efficaces. «Le fait que le Premier ministre préside ce conseil devrait signifier que ce combat est redevenu prioritaire. Nous espérons que les choses iront plus vite désormais», estiment, en substance, les ONG.
Ce conseil réunira plusieurs ministères, «law enforcing bodies» (organismes en charge de faire respecter la loi), des ONG et membres de la société civile. Il sera responsable de la mise en œuvre du Plan d’action national pour le VIH/sida 2017-2021 et du National Drug Control Master Plan 2018-2020. Un document préparé avec le concours de l’United Nations Office of Drugs and Crime (UNODC), qui est également très attendu par ceux engagés dans le combat contre le trafic et la consommation de drogue. Le dernier Master Plan remonte à plus de dix ans, soit le plan 2004/2009.
Le cadre de travail, qui devrait donner un sens de direction au gouvernement, à la police et aux ONG est en voie de finalisation et devrait bientôt être présenté au Conseil des ministres.
«Ce cahier des charges est important pour donner un sens d’orientation et bien définir le rôle de chacun dans le combat contre la prolifération des drogues», avance Imran Dhannoo, président du centre Dr Idrice Goomany.
Au niveau du gouvernement, l’on explique ce retard par la publication des recommandations de la commission d’enquête sur le trafic de drogue «afin de ne pas être en contradiction»
Le Master Plan vise plusieurs aspects :
La réduction de l’offre avec des contrôles plus renforcés par la douane et par la police, pour empêcher l’entrée de la drogue sur le territoire. Le dispositif de surveillance comporte encore des failles, malgré les grosses saisies effectuées ces derniers temps, constatent les travailleurs sociaux.
Il doit recommander une nouvelle stratégie face à la recrudescence de la drogue synthétique.
Des propositions afin de dépoussiérer certains aspects de la Dangerous Drugs Act sont nécessaires. Pour Kunal Naik de l’association CUT, il est important de s’inspirer des avancées à l’étranger dans ce domaine.
Le Master Plan devrait revoir les pénalités concernant la consommation de cannabis avec une sorte de clémence accordée aux «first offenders». Les jeunes arrêtés pour la première fois ne devraient pas être envoyés en prison.
Autre volet très important, le traitement et la réhabilitation devraient aussi occuper une place importante avec l’amélioration du traitement à la méthadone et un programme d’échanges de seringues et davantage d’aide aux centres de désintoxication.
Le High Level Drugs and HIV Council, annoncé il y a près d’un an par le Premier ministre, est bien accueilli par les organisations telles que PILS, qui œuvre auprès des personnes vivant avec le virus du sida. Son directeur salue le fait que la lutte contre le VIH repasse au premier plan apres avoir été reléguée loin, en 2015. «Le gouvernement avait confié ce dossier au ministère de la Santé, avec les conséquences que l’on connaît, alors que depuis les années 2000, il était sous l’égide du bureau du Premier ministre», se souvient Nicolas Ritter. Celui-ci prône justement une politique de continuité, quel que soit le parti politique au pouvoir.
Pour PILS justement, l’un des chantiers prioritaires demeure l’amélioration des soins. «Il ne faut pas qu’une personne dépistée ne puisse s’échapper des radars des services de santé car une personne bien traitée ne transmet plus le virus. Donc, elle ne représente aucun danger.»
L’accent doit être mis sur l’injection de drogues par voie intraveineuse, qui demeure le facteur principal de la propagation du VIH/sida. 368 nouveaux cas de la maladie ont été dépistés en 2017, selon les statistiques du ministère de la Santé. Au total, 7 327 personnes sont atteintes du VIH/sida à Maurice.
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