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Mahébourg: Shica Salvara, les yeux du pêcheur
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Mahébourg: Shica Salvara, les yeux du pêcheur
Le travail ne fait pas peur à Shica Salvara. Depuis près de 13 ans, elle sillonne le lagon, chaque matin, à la recherche d’ourites et autres poissons, avec rigueur et passion mais surtout avec talent.
Originaire de Ville-Noire, Shica a grandi avec un père, un grand-père et des oncles pêcheurs mais n’y a pas vu tout de suite une vocation. «C’est lorsque j’ai rencontré mon mari, Jason, que j’ai réellement pris goût à la pêche», explique-telle. «Maintenant, c’est devenu une véritable passion.»
Tous les jours, elle se lève aux aurores pour rejoindre son bateau, à pied, à Pointe-d’Esny. Avec son fidèle acolyte et mari, elle part dans le lagon mais aussi en haute mer, traquer les poissons et fruits de mer. Il n’y a pas d’heure de retour. «Cela dépend de la pêche du jour. Si je n’ai pas assez de poissons, je continue.»
La spécialité de Shica est de débusquer les ourites de l’eau. «Je les pêche au pic. Avec le temps, j’ai réussi à avoir les yeux du pêcheur, j’ai appris à regarder dans l’eau, sous l’eau. Ce n’est pas facile car les ourites changent de couleur lorsqu’ils sont près des coraux et deviennent plus difficiles à repérer.»
Pour attraper des poissons comme le rouget ou le cordonnier – son préféré - Shica place des casiers dans l’eau puis pêche à la ligne pour hameçonner les fameux capitaines. Et rien ne peut empêcher la seule femme pêcheur de Mahébourg de partir au travail, sauf peut-être le mauvais temps. «J’ai six enfants à nourrir et pour manger, je dois aller pêcher, je n’ai pas le choix.» Désormais, Shica espère pouvoir investir dans un plus grand bateau de pêche avec l’aide du gouvernement qui lui a été promise lorsqu’elle a reçu sa carte de pêcheur. Elle veut ainsi développer son commerce de la pêche avec son mari. «L’année prochaine sera sûrement la bonne !»
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